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Haïti/Développement communautaire : Vallue se prépare pour la 5e édition de la « Foire de la Montagne »

Petit-Goâve, 21 Juillet 08 [AlterPresse] --- Des toilettes hygiéniques construites dans une quinzaine de foyers, des poubelles installées, des travaux de réfection du principal axe routier menant à Vallue (12 e section communale de Petit-Goâve, à 68 kilomètres au sud de Port-au-Prince) seront réalisés en vue de la préparation de l’édition (de décembre) 2008 de la Foire de la Montagne, au vu des préparatifs observés par l’agence en ligne AlterPresse.

Ces travaux et bien d’autres encore, financés par l’Union européenne à travers les projets de microréalisations (PMR), ont été inaugurés le 18 juillet 2008.

Abner Septembre, chef de file de l’Association des paysans de Vallue (APV), annonce que 10,000 arbres seront plantés, avant décembre 2008, pour mettre en place le « Bosquet de la Montagne ».

Dans le cadre de ce programme, la construction d’un mini-réservoir de 35,000 gallons est également en cours d’exécution. Cette structure de stockage d’eau vise à alimenter les toilettes hygiéniques.

Toutes ces réalisations se situent dans le cadre de la préparation, en décembre 2008, de la cinquième édition de la foire de la montagne, à Vallue, section communale de Petit-Goâve.

« Secret maïs »

Plante tropicale, cultivée comme céréale pour ses grains riches en amidon puis comme plante fourragère, la culture du maïs est très répandue à Vallue, comme dans beaucoup d’autres régions haïtiennes.

Haïti a de quoi s’enorgueillir d’être à l’origine de ce nom vernaculaire, issu de la langue des Taínos qui s’occupait de la culture du maïs.

Le vendredi 18 juillet 2008, à Vallue, les paysans ont retracé l’histoire de cette plante, dont les secrets seront découverts durant la 5e édition de la foire de la montagne en décembre.

« Nous avons 18 façons de consommer le maïs », affirme Abner Septembre qui promet de partager tous ces secrets avec les visiteuses et visiteurs.

Une richesse écotouristique à exploiter

A travers ces activités, les responsables de l’APV veulent mettre en valeur le potentiel touristique et culturel qui existe dans ce village.

Au moment où « nos mornes deviennent fragiles et menacent tout le monde, nous voulons revaloriser la montagne », affirme le coordinateur exécutif de l’APV, qui plaide en faveur de la protection de l’environnement.

Grâce à l’APV, fondée en 1987, Vallue est en passe de se transformer en une zone protégée et une destination touristique parmi tant d’autres. « Montagne verte », « Ecomusée de la Montagne », « Vacances d’été à Vallue » sont autant d’initiatives prises pour attirer les touristes et permettre à plus de quatre mille paysans de générer des revenus.

Avec l’écomusée de la Montagne, l’APV entend faire revivre les traditions, les valeurs ancestrales, les modes de vie, propres à la zone, qui sont en voie de disparition.

Fraîchement inauguré, ce nouveau produit permettra aux visiteuses et visiteurs de découvrir une autre dimension de la réalité à l’intérieur d’Haïti, selon l’APV.

Dans ce village de la commune de Petit-Goâve, il fait bon vivre, les Vallois sont très hospitaliers. Les résultats sont jusqu’ici palpables après 20 ans de création de l’APV. Cela a valu la peine d’être à Vallue, pouvaient dire celles et ceux qui l’ont déjà visité.

Abner Septembre constate « un esprit collectif qui anime les paysans de Vallue », très impliqués dans les activités concernant leur communauté.

A l’amphithéâtre de l’APV, situé à 5 kilomètres de l’hôtel Villa Ban-Yen, les paysans étaient nombreux à donner leur opinion sur l’organisation de la 5e édition de la foire de la montagne.

Pour une autosuffisance alimentaire

Vallue a une forte potentialité en matière de production agricole. Là, on y cultive du maïs, du petit mil, de l’igname, des haricots, de la patate douce et de la banane. La culture maraîchère y est également très populaire.

Vallue est aussi une zone productrice d’arbres fruitiers (abricotiers, corossoliers, avocatiers, citrus, etc.). Ces productions aident à la protection de l’environnement et au remembrement des mornes.

Les produits locaux occupent 90% dans l’habitude de consommation des paysans, selon la jeune cuisinière Natacha Gélin.

« La crise alimentaire qui secoue le pays ne constitue, pour nous, aucune menace. En termes de denrées alimentaires, nous sommes autonomes », explique-t-elle.

Membre de l’APV depuis 2006, Natacha Gélin prête son service au « Restaurant Le Créole » à chaque fois que l’association réalise une activité réunissant de nombreuses personnes.

A l’instar de Abner Septembre, Gélin estime cependant que l’habitude de consommation est plus ou moins variée à Vallue.

« Les paysans disent avoir besoin d’une autosuffisance au niveau économique et alimentaire », indique Abner Septembre.

Satisfaire les besoins fondamentaux de la population et améliorer, de manière durable, leurs conditions de vie, sont quelques-uns des objectifs fixés à court, moyen et long termes, par l’Association des paysans de Vallue, très attachée à la sauvegarde de l’environnement. [do rc apr 21/07/2008 11 :40]