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Haïti/Premier Ministre : 2 associations patronales demandent aux parlementaires de presser le pas

Urgente nécessité de doter le pays d’un nouveau gouvernement

P-au-P, 11 juillet 08 [AlterPresse] --- Deux (2) associations du secteur des affaires appellent les parlementaires à traiter avec célérité le dossier de la Première ministre désignée, pour la mise en place d’un nouveau gouvernement apte à travailler au redressement de la situation chaotique du pays.

Trois mois après le renvoi de l’équipe gouvernementale dirigée par Jacques Edouard Alexis, ces deux associations patronales relèvent combien les conditions de vie dans le pays se dégradent jour après jour, dans deux prises de position consultées par l’agence en ligne AlterPresse.

Alexis a été évincé, le samedi 12 avril 2008, par l’assemblée des sénateurs, après une semaine de manifestations contre la cherté du coût de la vie.

Les problèmes sociaux qui ont conduit à cette crise ainsi que la situation économique du pays s’aggravent de plus en plus, selon la Chambre franco-haïtienne de commerce et d’industrie (Cfhci) dans une note de presse.

« L’irresponsabilité dont font montre nos mandataires appauvrit le pays et hypothèque l’avenir des générations futures », écrit la Cfhci qui plaide en faveur d’un sursaut national et patriotique en vue de trouver un dénouement à cette crise.

“Trois (3) mois de calvaire de plus, pour une population déjà affamée, qui voit s’éloigner davantage le jour où elle pourra manger à sa faim. Trois (3) mois que la détresse et l’angoisse se lisent sur les visages des pèlerins qui affluent par milliers aux abords des églises lors des fêtes patronales pour quémander un quignon de pain et un gobelet de café".

"Trois (3) mois que la détresse et l’angoisse se lisent dans le regard des enfants et des vieillards postés dans les parages des feux de signalisation, et dans la démarche fatiguée des ouvriers qui ne peuvent plus se payer une course de « tap-tap ». », signale la Cfhci.

La Chambre franco-haïtienne de commerce et d’industrie déplore également le retard enregistré depuis ces « trois (3) longs mois de plus pour les paysans et les éleveurs qui attendent toujours les canaux d’irrigation, les semences, et l’encadrement auquel ils ont droit".

"Trois (3) mois de plus, durant lesquels certains entrepreneurs en difficulté se voient dans l’obligation de réduire leurs effectifs, renvoyer leur personnel et fermer leurs usines, tandis que d’autres, impuissants, reportent les investissements qui auraient pu contribuer à la création d’emplois ».

De son côté, le Centre pour la libre entreprise et la démocratie (Cled) demande aux secteurs vitaux du pays de s’unir en vue de « mobiliser les ressources financières et les énergies » disponibles pour remédier à cette situation.

Cet effort de concertation doit miser sur la reconstruction de la confiance et de la crédibilité, indispensables à la relance de l’économie nationale au bénéfice de toutes les Haïtiennes et de tous les Haïtiens.

« C’est seulement au prix de cet effort de concertation que nous pourrons remettre notre pays au travail, renverser la vapeur et sortir ainsi notre communauté du désarroi et du découragement », écrit le Cled dans sa note de presse.

Le Cled, qui se montre favorable à la ratification du choix de Michèle Duvivier Pierre-Louis comme nouvelle première ministre, souligne certains dossiers qui doivent être traités au plus vite.

Le Cled cite le vote du budget rectificatif, la rentrée scolaire pour la prochaine année académique fixée au 1er septembre 2008, le vote du budget pour le prochain exercice 2008/2009, le renouvellement dans les meilleurs délais du tiers du Sénat.

A cause de cette situation qui a trop duré, ces deux associations patronales notent que certaines entreprises ont dû fermer leurs portes, alors que celles qui fonctionnent encore sont précaires et menacées par les effets négatifs de la hausse des prix.

Le Cled demande à Michèle Pierre Louis, aux partis politiques, aux responsables politiques et aux parlementaires de fournir l’effort de concertation qui permettra au processus de formation et d’installation du nouveau gouvernement d’aboutir au courant du mois de juillet.

Sur ce point la Cfhci, quant à elle, estime qu’il est urgent de combler ce vide constitutionnel tout en faisant appel à des hommes et femmes, compétents et crédibles, capables d’élever le débat au-dessus du militantisme et du fanatisme ambiant, et de prendre en considération les réelles attentes de la population. [do rc apr 11/07/2008 15 :30]