P-au-P, 04 juillet 08 [AlterPresse] --- Quelques 50 millions d’affamés supplémentaires ont été recensés dans le monde, en 2007, en raison de la flambée des prix des denrées alimentaires, déclare Jacques Diouf, directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
« Les pays pauvres subissent de plein fouet les graves conséquences de la flambée des prix des produits alimentaires et de l’énergie », affirme le docteur Diouf dans une conférence de presse au siège du Parlement européen à Bruxelles, le 3 juillet 2008, dont a pris c onnaissance l’agence en ligne AlterPresse.
L’envolée des prix des denrées alimentaires a déjà provoqué des tensions sociales dans les pays en développement, dont Haïti où des émeutes de la faim ont eu lieu en avril 2008.
Ces tensions sociales avaient conduit à l’éviction du gouvernement de Jacques Edouard Alexis et à la visite du directeur général de la FAO.
La crise actuelle, selon Jacques Diouf, est le résultat de plusieurs facteurs réunis, dont la demande accrue sur les produits agricoles, due à la croissance démographique et au développement économique dans les pays émergents.
L’expansion rapide des biocarburants ainsi que l’insuffisance de l’offre, la production étant affectée par le changement climatique, ont aussi des conséquences sur cette crise alimentaire qui sévit dans le monde, poursuit-il.
Estimant qu’ « aucun pays ou institution ne peut, à lui seul, résoudre cette crise », Jacques Diouf appelle à « des partenariats nouveaux et plus solides » en vue d’affronter les problèmes de sécurité alimentaire qui s’aggravent dans les pays pauvres.
Les bailleurs de fonds, les institutions internationales, les gouvernements des pays en développement, la société civile et le secteur privé ont un rôle important à remplir dans la lutte menée au niveau mondial contre la faim, selon Jacques Diouf.
Récemment, la FAO a estimé que l’envolée des prix des aliments est une menace pour des millions de pauvres dans le monde.
Avec la hausse des prix des produits pétroliers sur le marché international, la crise alimentaire qui n’épargne pas les petits pays va s’empirer considérablement et risque de déboucher sur d’autres crises sociopolitiques.
Les autorités haïtiennes ont récemment fait part de leur incapacité à subventionner les produits pétroliers.
Une décision largement critiquée par des organisations sociales, qui pensent que le gouvernement devrait agir sur la marge de profit des opérateurs privés et surtaxer certains produits non essentiels, dans la perspective de réduire le coût du transport. [do rc apr 04/07/2008 15 :15]