P-au-P, 02 juillet 08 [AlterPresse] --- Une dizaine de nations latino-américaines, membres du Sommet du Marché commun du Sud des Amériques (Mercosur), rejette la « directive retour » de l’Union européenne (UE), dans une déclaration commune nouvellement adoptée dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Le Mercosur réclame, à cet effet, « une réduction substantielle des subventions agricoles » que pratiquent les pays riches.
La déclaration de rejet contre la « directive retour » de l’Union européenne, qui autorise désormais la détention des sans papiers pendant 18 mois – y compris dans le cas des mineurs –, a été signée par les présidents de l’Argentine, du Brésil, de l’Uruguay, du Paraguay, du Venezuela, du Chili et de la Bolivie ainsi que par des ministres de l’Equateur, de la Colombie, du Pérou et du Mexique au cours du Sommet du Mercosur, dans la ville argentine de Tucuman.
« Nous allons nous faire entendre d’une même voix », déclare à ce sujet Michelle Bachelet, présidente du Chili.
La nouvelle directive de l’UE contre les immigrants sans papier autorise même la déportation de mineurs non accompagnés vers des pays tiers.
« Le vent froid de la xénophobie souffle de nouveau avec les fausses réponses aux défis de l’économie et de la société », estime, pour sa part, Luiz Inacio Lula da Silva, président du Brésil.
De son côté, le président uruguayen, Tabaré Vazquez, pense qu’ « il faut respecter les droits de l’homme, les droits des immigrants. On n’émigre pas par plaisir, mais par nécessité ».
Au sujet de la crise mondiale provoquée par la hausse des prix des aliments, le Mercosur réclame de la part des nations industrialisées « une réduction substantielle des subventions [destinées] à l’agriculture et l’élimination graduelle des subventions à l’exportation ».
Ces subventions ont un impact négatif « sur la production agricole de beaucoup de pays en développement et affectent leur sécurité alimentaire », souligne le Sommet du Mercosur.
Dans son discours d’ouverture du sommet, la présidente de l’Argentine, Cristina Fernandez de Kirchner, a pointé du doigt la spéculation financière comme la cause essentielle de la hausse mondiale des prix des aliments.
« C’est l’économie de casino, l’économie spéculative, qui a transféré la crise du crédit aux aliments », indique la présidente de l’Argentine en soulignant que les problèmes des marchés financiers touchaient ainsi « directement les personnes en chair et en os, les prix de la viande, du pain et du lait ».
Elle a souligné aussi la nécessité de tout mettre en œuvre en faveur de l’intégration entre les nations de l’Amérique latine. [do rc apr 02/07/2008 10 :00]