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Haïti - Premier ministre : Défis en perspective

P-au-P, 27 juin 08 [AlterPresse] --- Vie chère, chômage, élections en retard : voilà, entre autres, des dossiers qu l’économiste Michèle Duvivier Pierre-Louis devra traiter, si elle parvient à obtenir la ratification du parlement comme premier ministre.

Edgard Leblanc Fils, de l’Organisation du peuple en lutte (OPL), présente Michèle Pierre-Louis comme une personne compétente, qui est très engagée dans la mouvance démocratique en Haïti.

Si son choix est accepté par les deux chambres, elle aura à former un gouvernement doté d’un programme, apte à satisfaire les besoins immédiats de la population, estime le dirigeant de l’OPL.

Ce programme, selon Leblanc, découlera du Document de stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté (Dsncrp).

« Nous sommes tous d’accord sur le Dsncrp comme document de référence, comme document de base pour élaborer le programme du prochain gouvernement », déclare à AlterPresse l’ex sénateur Edgard Leblanc.

Le Dsncrp a été élaboré sous le gouvernement de Jacques Edouard Alexis, renvoyé le 12 avril 2008 par une assemblée de 16 sénateurs. De l’avis du dirigeant de l’OPL, ce document est toujours de mise.

Michèle Pierre-Louis reconnaît, elle-même, que sa tâche ne sera pas facile. « C’est une énorme responsabilité, je m’engage parce que j’ai confiance dans ma capacité personnelle et dans la capacité des haïtiens à relever le défi », a-t-elle déclaré à la presse au lendemain de sa désignation.

Le professeur Victor Benoît, président de la Fusion des sociaux-démocrates (Fusion), ne veut pas, pour le moment, opiner sur la désignation de Michèle D. Pierre-Louis comme premier ministre.

« Sur cette question bien précise, la fusion ne fait pas de commentaires », déclare Victor Benoit à AlterPresse.

Si elle est ratifiée, Michèle Duvivier Pierre-Louis sera la deuxième femme à occuper ce poste après Claudette Werleigh (nov. 1995 – fev. 1996).

A propos des elections en retard, Edgard Leblanc se déclare inquiet par rapport au renouvellement du tiers du sénat. Depuis le 8 mai 2008, le Sénat est réduit à 18 parlementaires.

Le principal responsable de l’OPL pense qu’il est urgent de prendre toutes les dispositions prévues par la constitution de 1987 pour permettre au pays de sortir de cette transition politique qui a trop duré.

Concernant les élections indirectes, Leblanc croit que le pouvoir exécutif ne voit aucun intérêt dans la réalisation de ces joutes pour mettre en branle la machine de la décentralisation.

« Il y a une volonté manifeste de l’Exécutif de ne pas réaliser ces élections. Les élections indirectes ne nécessitent pas trop de débours », estime Edgard Leblanc Fils. [do apr 27/06/2008 05:00]