Par Roody Edmé
Soumis à AlterPresse le 25 juin 2008
Aux dernières nouvelles l’écart se creuse entre les deux candidats Barak Obama et John Mc Cain. Le candidat noir creuserait l’écart de 15 points sur son rival républicain dans un sondage national qui dit beaucoup pour le moment sur les désirs profonds de changement en Amérique.
Et du coup, les paris sont ouverts sur ce que sera la nouvelle politique étrangère américaine en ce début de millénaire. S’il est encore trop tôt pour s’imaginer Obama à la Maison blanche, le contexte actuel, fait de désillusions et de « chocs de civilisations » sans parler du réchauffement climatique, réclame du prochain dirigeant américain une petite révolution diplomatique.
Au Proche-Orient d’abord, où il faudra se résigner à parler à l’Iran qui prend de plus en plus de place depuis le déboulonnage de Saddam Hussein. Le régime baasiste renversé par les Etats-Unis a ouvert la voie à une hégémonie chiite dans une région désormais balayée par une déferlante pro-iranienne où se répondent en écho le Hamas et le Hezbollah. Le Hezbollah a montré qu’il pouvait défier l’establishment politique libanais et s’imposer comme une force politique incontournable dans un Liban multiconfessionnel, au grand dam des régimes arabes pro-Sunnites.
La décision du candidat Obama de parler à Téhéran pourrait constituer une nouvelle donne de la politique étrangère américaine qui tout en réaffirmant son attachement à la sécurité d’Israël s’éloignerait de la logique de confrontation qui au bout du compte ne peut qu’enflammer la rue arabe.
Certains universitaires américains envisagent la co-existence de deux Etats Israélien et Palestinien sous le parapluie sécuritaire de l’OTAN. Une telle politique ne manquerait pas de trouver un écho favorable chez des alliés américains comme la France de Sarkozy qui, cette semaine a, les yeux dans les yeux, dit aux parlementaires Israéliens que la sécurité de l’Etat hébreu passait par l’émergence d’un Etat palestinien démocratique et « un Jérusalem pour tous ».
L’Europe qui a beaucoup souffert de « l’arrogance » de la super-puissance pourrait récolter les fruits d’un multi-latéralisme annoncé du reste par les deux candidats à la maison Blanche. L’Amérique pourrait revenir à un nouvel atlantisme pour lequel certains dirigeants européens ont « les yeux de Chimène ».
Et l’Amérique Latine où la gauche renaît de ses cendres pourrait se laisser tenter par une politique américaine qui lirait les relations avec le sous-continent dans des lunettes autrement plus modernes que le vieux binocle de Monroe.
Une politique comme l’affirmait un professeur émérite de l’Université de Denver qui tiendrait compte de la soif de justice et d’équité des peuples qui est aussi forte sinon supérieure au besoin de vivre dans une société où la consommation de biens prime sur tout.
La diplomatie américaine pourrait aussi tourner au vert et amorcer ainsi une mue plus écologique, si bien que certains se mettent à rêver d’un ticket Obama-Gore.
En dehors des fantasmes électoraux des uns et des autres, signe des temps, des industries américaines parmi les plus innovantes investissent dans des technologies douces.