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Haïti : Le Prix des Amériques Insulaires et de la Guyane fait escale à Port-au-Prince

P-au-P, 20 juin 08 [AlterPresse] --- Le « Prix littéraire des Amériques Insulaires et de la Guyane » s’ouvre, ce 20 juin 2008, à Port-au-Prince par une série de rencontres autour d’importantes figures de la littérature afro-caribéenne.

Les écrivaines Yanick Lahens, Gisèle Pineau, Emmelie Prophète et Simone Schwartz-Bart interviennent à la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL).

Un panel constitué de Marie Abraham Huyghues Despointes et de Dany Laferrière se déroule autour du « Prix des Amériques Insulaires et de la Guyane, l’Esprit et la Lettre ».

D’autres écrivains, comme Pedro Juan Gutiérez, Pedro Pérez Sarduy, Alain Mabanckou, Gary Victor, Zoé Valdés, participent eux aussi à cette première journée de ce rendez-vous biennal.

C’est la première fois, depuis sa création en juin 2000 que ce prix fait escale en Haïti en ces 20, 21 et 22 juin 2008.

Ce Prix couronne l’ouvrage d’un auteur majeur originaire des Amériques Insulaires ou de la Guyane ou d’un écrivain dont l’œuvre témoigne d’une expérience imaginaire ou réelle de ces territoires.

Pour l’édition 2008, il est doté de 8.000 euros qui sont accordés au lauréat et deux bourses d’encouragement à l’écriture, de 1500 euros chacune, sont destinées aux autres nominés.

Le jury est présidé par Dany Laferrière.

A cause de sa vitalité intellectuelle, Haïti a en 2008 la chance d’accueillir ce prix, selon l’écrivain Laferrière qui estime que « les écrivains haïtiens sont présents sur toutes les scènes ».

« Nous, écrivains de toute la Caraïbe et de l’Afrique, nous sommes très sensibles au fait que les Haïtiens sont des lecteurs insatiables », indique Laferrière.

Pour cet écrivain, originaire de Petit-Goâve (Sud), « il ne faut pas se contenter d’envoyer un sac de riz en Haïti. Les Haïtiens ne mangent pas pour vivre, il faut aussi envoyer un sac de livre, les Haïtiens mangent pour lire », affirme-t-il.

« Les Haïtiens sont capables de lire. Et c’est notre passion, on ne mange pas juste pour vivre, on mange pour lire », soutient-il.
De son côté, l’écrivaine française Gisèle Pineau pense que grâce à la littérature, l’image des Haïtiens sera améliorée en Guadeloupe.

« C’est difficile parfois d’être Haïtiens en Guadeloupe. Il y a du rejet, il y a de l’ignorance (…) J’espère qu’à travers ce prix nous vaincrons cette ignorance », déclare-t-elle lors d’une intervention à l’Institut français d’Haïti, ce 20 juin.

Alain Mabanckou, de nationalité congolaise, se considère comme l’ « écrivain africain le plus haïtien ».

« Je suis l’œil africain de la Caraïbe », indique le lauréat en 2006 du Prix Renaudot pour son roman « Mémoires de Porc-épic ».

Le « Prix des Amériques Insulaires », selon Dany Laferrière, ne constitue pas une propagande de la Francophonie.

À l’initiative de Maryse Condé et de Amédée Huyghues Despointes, le « Prix des Amériques Insulaires » a été conçu pour faire écho à l’imaginaire romanesque du grand bassin caribéen. [do gp apr 20/06/2008 14 :00]