P-au-P, 10 juin 08 [AlterPresse] --- L’Organisation des Nations Unies a estimé, ce 10 juin 2008, que la lutte contre le Sida est fondamentale dans la recherche de la dignité et de la valeur de la personne humaine.
Au cours des dernières années, des progrès réels ont été effectués dans ce secteur où les programmes mis en œuvre par l’Onu ont touché un tiers des personnes atteintes du VIH/Sida.
« Nous avons fait des progrès, mais ils n’ont pas été suffisamment rapides, a déclaré le président de l’Assemblée générale, Srgjan Kerim.
Le président de l’Assemblée générale intervenait à l’ouverture d’une réunion de haut niveau sur le VIH/Sida.
« Nous ne pouvons pas progresser dans la lutte contre la faim et la pauvreté quand des millions de personnes meurent chaque année du sida », affirme Srgjan Kerim qui pense qu’ « on ne peut pas avancer dans l’éducation universelle, quand il y a plus d’enseignants qui meurent du sida que de personnes qui sont formées pour enseigner ».
Récemment, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a précisé que trois millions de PV-VIH (personnes vivant avec le VIH-Sida), dans les pays à bas et moyen revenu, ont accès aux anti-rétroviraux.
L’agence onusienne pour la santé parle de net progrès, même si ce chiffre représente encore un tiers des 9.7 millions de personnes qui en ont besoin.
A cette réunion de haut niveau sur le VIH/Sida, le président de l’Assemblée générale s’est présenté à la presse avec deux spécialistes à ses cotés. Il s’agit de Anthony Fauci (Institut national des allergies et des maladies infectieuses) et de Ratri Suryadarma (activiste de la société civile de la Malaisie).
Saluant les progrès scientifiques « extraordinaires » accomplis à ce jour, Anthony Fauci a estimé que le plus grand défi qui se pose aujourd’hui est de faire reconnaître « la responsabilité morale » pour la communauté internationale de rendre les traitements accessibles à tous.
Ratri Suryadarma a à cet égard rappelé aux États Membres leur promesse de parvenir à cet objectif d’ici à l’année 2010.
Ayant répondu à plusieurs questions sur l’état de la recherche, Anthony Fauci s’est montré très pessimiste quant à la possibilité de la mise au point d’un traitement qui provoquerait l’élimination totale du virus. Un tel traitement ne sera peut-être jamais trouvé, a-t-il avoué, en invoquant la nature même du virus.
Même s’ils n’éliminent pas le virus, les traitements disponibles actuellement le rendent complètement « indétectable », permettant ainsi aux personnes infectées de vivre 10 à 20 ans avec le VIH, selon le spécialiste de l’institut national des allergies et des maladies infectieuses. [do, vs, apr 10/06/2008 18:20]