Español English French Kwéyol

Nations Unies (Haiti) /Crise alimentaire : Il faut 30 milliards de dollars l’an pour lutter contre la faim dans le monde

P-au-P, 04 juin 08 [AlterPresse] --- Le directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (Fao), Jacques Diouf, a appelé, le 3 juin 2008, à un déblocage de 30 milliards de dollars par an pour éradiquer le fléau de la faim dans le monde, selon les informations dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

« Le temps du verbe est largement dépassé (…) Le moment de l’action est venu », lance le docteur Jacques Diouf dans un discours enflammé qu’il a prononcé à l’ouverture du sommet, à Rome, sur la crise alimentaire mondiale.

Le principal responsable de la Fao demande aux dirigeants de la planète de consacrer 30 milliards de dollars par an à la relance de l’agriculture et d’écarter ainsi le spectre des conflits alimentaires.

« Il faut, en effet, doubler la production alimentaire pour nourrir une population mondiale actuelle de 6 milliards et qui atteindra 9 milliards à l’horizon 2050 », affirme Jacques Diouf.

En 2006, fait remarquer le directeur général de la Fao, le monde a dépensé 1 200 milliards de dollars en armements alors que, dans un seul pays, les déchets alimentaires annuels atteignent 100 milliards de dollars et que l’excès de consommation des personnes obèses dans le monde coûte 20 milliards de dollars.

Il y a 862 millions de personnes dans le monde qui n’ont pas un accès adéquat à la nourriture. Ces affamés, ont besoin d’améliorer leurs conditions de vie dignement, en travaillant avec les moyens de leur époque, souligne le directeur de la Fao.

Il leur faut, selon Jacques Diouf, des semences à haut rendement, des engrais, des aliments du bétail et d’autres intrants modernes.

Des investissements dans les infrastructures rurales sont donc nécessaires, selon le responsable de la Fao qui estime que « la solution structurelle au problème de la sécurité alimentaire dans le monde, c’est l’accroissement de la productivité et de la production dans les pays à revenu bas et à déficit vivrier ».

Aux yeux de Jacques Diouf, le problème de l’insécurité alimentaire est de nature politique.

Haïti n’est pas exempte d’une nouvelle crise sécuritaire à cause de la hausse des prix des denrées alimentaires, selon le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (Onu), Ban Ki-Moon.

Le responsable onusien indique que « si nous ne contrôlons pas cette crise, de nombreux éléments acquis au cours des quatre dernières années en Haïti risquent de se défaire ».

« La population mondiale va atteindre 7,2 milliards d’habitants d’ici à 2015. Les problèmes d’aujourd’hui ne feront que croître demain si l’on n’agit pas dès maintenant », a prévenu Ban Ki-moon à l’ouverture du sommet, le 3 juin 2008, sur la crise alimentaire mondiale.

« Le monde doit produire plus de nourriture. La production alimentaire doit croître de 50% d’ici à 2030 pour répondre à la croissance de la demande », soutient le Secrétaire général des Nations Unies.

Une délégation haïtienne, conduite par le ministre sortant de l’agriculture François Séverin, participe à cette grande réunion qui doit mettre en lumière les défis du changement climatique et des bioénergies. [do rc apr 04/06/2008 15:00]