P-au-P., 3 juin 08 [AlterPresse]--- Le monde doit s’attendre à « des prix sans précédents pour la quasi
totalité des produits agricoles », prevoit un rapport rendu public à Paris par l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et l’Organisation de Coopération
et de Développement économique (OCDE).
Les prix des produits
alimentaires vont dépasser « en moyenne les niveaux qui ont prévalu
pendant les dix années écoulées », souligne le rapport sur les perspectives de l’agriculture mondiale pour les dix prochaines années, établi par la FAO et l’OCDE.
La FAO et l’OCDE prévoient « une augmentation de 20% environ pour la
viande bovine et porcine, de quelque 30% pour le sucre brut et le sucre
blanc, de 40% à 60% pour le blé, le maïs et le lait écrémé en poudre »,
par rapport à la moyenne enregistrée entre 1998 et 2007.
En ce qui concerne les huiles végétales, les prévisions FAO-OCDE augurent
des augmentations des prix de 80%.
Le rapport précise que les prix élevés des aliments
frapperont « plus durement les populations pauvres et qui souffrent de la
faim, surtout les acheteurs nets de denrées alimentaires », notamment
dans les zones urbaines des pays à faibles revenus.
Par ailleurs, les prix des denrées alimentaires
risquent d’être plus volatiles que par le passé à cause de divers
facteurs, dont la spéculation boursière, les prix élevés du pétrole et la
demande croissante de biocarburants.
Le document indique qu’entre 2000 et 2007 la production mondiale
d’éthanol a triplé et qu’elle devrait doubler encore d’ici à 2017 tandis
que la production de biogazole devrait passer de 11 milliards de litres
par an, en 2007, à quelque 24 milliards de litres d’ici 2017.
Le rapport FAO-OCDE rappelle à ce sujet que la production de biogazole
fait augmenter la demande de céréales, de produits agricoles oléagineux
et de sucre, ce qui contribue à faire monter les prix des produits
végétaux.
Le directeur général de la FAO, M. Jacques Diouf, a déclaré lors de la
présentation du rapport à Paris que la communauté internationale doit
prendre d’urgence des mesures cohérentes pour réduire l’impact que
l’augmentation des prix des aliments est en train d’avoir sur les
populations pauvres et victimes de la faim.
862 millions de
personnes environ sont actuellement victimes de la faim et souffrent de
malnutrition, fait-il remarquer. [gp apr 03/05/08 10:30]
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