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Le problème d’électricité à Port-au-Prince, loin d’être résolu

P-au-P, 30 sept. 03 [AlterPresse] --- 30 mégawatts additionnels d’énergie électrique, rendus disponibles à Port-au-Prince au début du mois de septembre, devraient être un palliatif au problème d’électricité qui sévit dans la capitale, a affirmé le président du Syndicat de l’Electricité D’Haïti, Lionel Jeune, dans une entrevue accordée à AlterPresse.

Cependant « les mêmes problèmes pourraient revenir au bout de deux ans, si des mesures ne sont pas prises pour rendre l’ED’H opérationnelle », a prévenu le syndicaliste, soulignant que la disponibilité des 30 mégawatts additionnels se réalise dans le cadre d’un contrat avec la compagnie internationale ASERVIN.

Le président du syndicat a fait savoir que le contrat signé avec des firmes privées pour la production de l’énergie électrique à Port-au-Prince se fait en dehors du personnel de l’ED’H. Lionel Jeune a lancé une mise en garde contre une éventuelle privatisation des services de l’entreprise. « Si c’est un projet pour privatiser l’ED’H, nous nous y opposerons fermement », a-t-il averti.

Selon Lionel Jeune, l’ED’H fait face à une crise financière aigue. « Plus de 500 transformateurs sont en panne. L’ED’H ne dispose pas de moyens pour les remplacer (Â…) Les employés n’ont pas encore reçu le salaire de la deuxième quinzaine du mois d’août », a indiqué Lionel Jeune.

Il n’a pas été précisé si le problème des transformateurs en panne est à l’origine du black-out prolongé de certains quartiers au centre-ville ou dans en periphérie de la capitale. La plupart de ces quartiers sont restés jusqu’à 5 jours sans électricité.

La tache du nouveau directeur de l’ED’H, Charles Albert Jacques, nommé au début de septembre après des arrêts de travail observés par les employés, sera ardue, selon le porte-parole du syndicat Harry Clerveaux, réintégré depuis peu à l’EDH après une période hors de la compagnie.

Les techniciens qui interviennent sur les câbles primaires, a poursuivi Harry Clerveaux, n’ont aucune sécurité. Le porte-parole du syndicat a profité pour alerter l’actuel directeur de l’ED’H contre les mauvais conseillés qui, selon lui, ne travaillent pas au profit de l’entreprise.

Dans moins de deux ans, la rupture de câbles électriques de l’ED’H a causé la mort de plus de 26 personnes. L’accident tragique du 7 février 2002 à Carrefour-Feuilles (quartier populaire au sud de Port-au-Prince) et celui de juillet 2003 à Petit-Goave (Ouest) avaient mis en cause la négligence de la compagnie nationale d’électricité qui avait ignoré les appels réitérés de la population pour la réparation de câbles de haute tension à l’origine de ces drames. [rv gp apr 30/09/2003 11:30]