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Amnesty International-Rapport 2008

Haiti : Les violences sur les femmes et les filles, « de véritables motifs de préoccupation »

P-au-P., 28 mai 08 [AlterPresse]--- La violence contre les femmes et le manque d’accès à la justice en Haïti sont « de véritables motifs de préoccupation », indique Amesty International dans son rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde, consulté par AlterPresse.

Bien que Haïti ait connu cette année une nette amélioration au niveau de la stabilité politique et de la sécurité, la situation des droits humains demeure « critique », dans la mesure où l’impunité prévaut pour la plupart des abus, tandis que la majorité de la population ne peut jouir de ses droits fondamentaux, souligne l’organisation non gouvernementale.

Dans ce rapport, publié cette semaine à Londres, Amnesty International relève que les femmes, filles et fillettes sont les plus exposées à la violence sexuelle. Sur la base de chiffres publiés par différentes ONG et recueillis par Amnesty International, le document indique que le nombre de cas de viols signalés a augmenté par rapport à l’année précédente, avec plus de la moité des victimes ayant moins de 17 ans.

En règle générale, selon l’organisme international de défense des droits humains, la violence faite au femme reste impunie, car les victimes font face a l’impossibilité d’aller en justice et de bénéficier de service d’aide, en particulier dans les zones rurales.

S’agissant de la situation des enfants, Amnesty International constate que la pauvreté, la violence et le niveau élevé des frais de scolarité représentent un frein à l’accès des enfants à l’éducation. A l’heure actuelle, pas moins de 175 000 mineurs effectuent des travaux domestiques dans des conditions proches de l’esclavage, et près d’un demi million ne sont pas scolarisés, poursuit l’organisation.

Dans son rapport, Amnety International met également en relief les exactions perpétrées contre des journalistes et rappelle le sort de milliers de personnes maintenues en détention, sans inculpation ni procès, dans des prisons surpeuplées.

Sur la situation générale du pays, Amnesty International souligne que le taux élevé de chômage, la pauvreté généralisée et le trafic de drogue sont à l’origine de l’agitation sociale et de la violence.

Le rapport met en lumière « les opérations coup de poing » menées par la Mission Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), pour démanteler les gangs armés qui operaient dans les principaux centres urbains, mais regrette que les améliorations dans la sécurité ont été entravés par l’incapacité du gouvernement à protéger et à faire respecter les droits économiques et sociaux fondamentaux de la population. [mv gp apr 29/05/08 16:20]