Soixante-douze heures après le rejet par la Chambre des députés de son choix comme Premier ministre, Éricq Pierre réagit officiellement. Il révèle que dès le début du processus, il s’est heurté aux forces de la corruption.
P-au-P., 15 mai 08 [AlterPresse] --- Éricq Pierre justifie son rejet par la Chambre des députés par son refus de pactiser avec les forces de la corruption.
« Les mots patrie ou intérêt du pays n’ont jamais été présents dans les messages des émissaires qui me pressuraient pour négocier en faveur de leurs protégés des postes de Ministres, des enveloppes d’argent ou des projets pouvant faciliter leur réélection », lance l’ex-Premier ministre désigné lors d’une conférence de presse ce 15 mai.
Éricq Pierre rappelle qu’il n’accepterait pas d’être Premier ministre à n’importe quel prix.
Le Premier ministre désigné n’était pas non plus disposé, a-t-il déclaré, à hypothéquer les ressources financières du pays avant même de prendre investiture.
« J’ai aussi voulu jouer carte sur table, refusant d’entrer dans le jeu de ceux-là qui pensent pouvoir se cacher indéfiniment derrière un masque anti-néolibéral », martèle-t-il.
L’agronome Éricq Pierre est conseiller d’Haïti auprès de la Banque interaméricaine de développement depuis une vingtaine d’Haïti. Des parlementaires se sont référés à son statut de haut fonctionnaire international pour prétendre qu’il allait appliquer (s’il devenait premier ministre) un programme néolibéral.
En soumettant son dossier à la Chambre basse, Éricq Pierre ne s’était pas fait d’illusion.
« Après ma réunion avec les membres de la Concertation des parlementaires progressistes (CPP) qui avaient accepté de me rencontrer, sur demande du Premier ministre Jacques Édouard Alexis, qui lui-même avait acquiescé à une requête du Président de la République, j’étais convaincu que le CPP n’allait pas m’appuyer. À moins que le Président de la République ou le Premier ministre Jacques Édouard Alexis arrivent à persuader les membres de la Plateforme LESPWA qui ont rejoint le CPP de m’accorder leur vote », lâche Éricq Pierre.
Mais ceci n’a pas eu lieu, ajoute-t-il, se gardant de toute autre précision.
Le Premier ministre désigné déclare ne pas vivre la décision de la Chambre des députés comme un drame personnel.
Il avoue cependant avoir sous-estimé le poids des forces de la corruption, émettant le vœu que le peuple haïtien ne se laissera pas éternellement intimider par les dites forces. [vs gp apr 15/05/08 19:00]
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