P-au-P., 12 mai 08 [AlterPresse] --- Contrairement au Sénat, la Chambre basse a rejeté ce 12 mai le choix de Éricq Pierre comme Premier ministre, à l’issue d’un débat houleux.
Le rapport de la commission de ratification - pourtant favorable à Éricq Pierre - a été approuvé par trente-cinq députés contre cinquante-et-un. Neuf autres se sont abstenus.
Les parlementaires qui ont voté contre le Premier ministre désigné ont évoqué des anomalies dans son dossier.
Les deux certificats de notoriété délivrés par les tribunaux de paix de Jérémie et de Port-au-Prince - à défaut des actes de naissance de ses grands parents - ne sont pas valides, selon ces députés regroupés au sein de la Coalition des parlementaires progressistes, un bloc majoritaire à la Chambre basse.
Comme sous le premier mandat du président René Préval en 1997, Érick Pierre n’aura donc reçu l’aval que d’une seule des deux chambres.
Raison dans les deux cas : des anomalies dans son dossier, au fait imputables, selon certains parlementaires, aux faiblesses du système d’état civil haïtien.
Des arguments qui n’ont pas convaincu le Bloc majoritaire à la Chambre basse. Celui-ci ne s’est pas fait prier pour faire pencher le vote en faveur du rejet du Premier ministre désigné.
Le chef de l’État devra choisir un nouveau Premier ministre en concertation avec les présidents des deux chambres. René Préval devra aussi, comme la dernière fois, consulter les partis politiques représentés au Parlement sur ce nouveau choix.
Des consultations qui ont leurs limites, les membres du bloc majoritaire à la Chambre basse paraissant, comme ils viennent de le démontrer, échapper au contrôle de leurs partis politiques.
En outre, le quorum fragile au Sénat de la République (16 sur 18), depuis la fin des (neuf sénateurs) élus pour deux ans, le 8 mai (2008) ne met pas à l’abri d’une paralysie institutionnelle. [cer, vs, 12/05/08 19:10]