P-au-P, 23 avr. 08 [AlterPresse] --- Une centaine de cas de morts violentes ont été recensés dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince par la commission épiscopale nationale Justice et Paix (Jilap) durant les trois premiers mois de l’année 2008.
Le mois de février vient en tête avec 43 victimes de la violence, dont 17 morts par balles et 20 personnes décédées suite à des accidents de la circulation.
En janvier, 41 personnes ont été tuées, dont 20 par balles, selon Justice et Paix.
Au mois de mars, il y a eu 19 victimes, dont 14 par balles et 2 victimes d’accidents.
Le calcul total montre que 103 cas de morts violentes ont été dénombrées à la capitale haïtienne de janvier à mars 2008. « La violence armée continue toujours. 51 des 103 victimes, 49,5%, sont morts par balles », constate Jilap.
Le père Jean Hanssens, directeur de la commission nationale Justice et Paix, exhorte les autorités à prendre les mesures qui s’imposent en vue de réduire la criminalité dans le pays. Il préconise, entre autres, le désarmement des civils illégalement armés.
Le religieux se montre préoccupé par d’éventuelles libérations de criminels bénéficiant de mesures destinées a réduire la détention préventive prolongée.
« La détention prolongée ne devrait pas servir de canal pour relâcher des criminels sur la base de certaines erreurs techniques dans les dossiers ou suite à des pratiques de corruption », écrit Jilap dans son dernier rapport.
D’autre part, Jilap invite les autorités concernées à résoudre le problème de la vie chère en travaillant à la réduction du taux du chômage et en appliquant une politique de justice sociale pour soulager la misère des plus démunis.
« La misère criante face à la richesse, le gaspillage des nantis et la corruption, est déjà une forme de violence en elle-même », estime le père Jean Hanssens. [do gp apr 23/04/2008 11 :00]