Port-au-Prince, 16 Sept. 03 [AlterPresse]--- Gracia Dorcin, un militant lavalas malmené par des policiers pendant la manifestation pro et anti-Aristide du dimanche 14 septembre 2003 au Cap-Haïtien (deuxième ville d’Haïti à 248 kilomètres au nord de la capitale) a succombé lundi des suites des sévices reçus, a appris AlterPresse de source journalistique.
La nouvelle du décès du partisan du régime au pouvoir a été confirmée par le député contesté du département du Sud-Est, Wilner Content, joint au téléphone à Port-au-Prince par la Presse de la deuxième ville du pays. La presse locale a eu du mal à déterminer l’âge exact du militant lavalas décédé.
Ce décès ramène à 1 mort et une quinzaine de blessés le bilan des victimes enregistrées parmi les deux groupes de manifestants à l’occasion des échauffourées de dimanche dernier au Cap-Haïtien. Les contre-manifestants lavalas avaient, pour leur part, fait état de 14 victimes dans leurs rangs.
La police anti-émeute avait lancé des gaz lacrymogènes pour disperser les partisans lavalas et les membres de l’opposition, sur le point de s’affronter pendant leur manifestation séparée. Les policiers, qui faisaient écran entre les deux groupes de manifestants, avaient molesté et appréhendé plusieurs personnes.
L’institution policière avait rejeté quatre propositions faites par les dirigeants de l’opposition, au cours de pourparlers tenus durant la nuit du samedi 13 au dimanche 14 septembre 2003, pour éviter tout affrontement avec les partisans lavalas, a indiqué Evans Paul, membre du principal regroupement d’opposition dénommé « Convergence Démocratique ». Evans Paul a stigmatisé l’attitude « de complaisance vis-à -vis du régime », affichée à l’occasion par les représentants de l’Organisation des Etats Américains (OEA).
Après les événements du 14 septembre 2003, le député contesté Nahoum Marcellus a annoncé que les partisans lavalas mettent les opposants au défi d’organiser une quelconque manifestation contre Jean-Bertrand Aristide, qu’ils estiment « avoir été élu constitutionnellement » le 26 novembre 2000.
« Nous allons occuper les rues jusqu’à la tenue des prochaines élections pour empêcher toute manifestation contre notre président constitutionnel », a averti Marcellus, sur un ton menaçant et interdisant toute levée de boucliers contre le régime au pouvoir.
Plus de 3 mille personnes ont répondu, le dimanche 14 septembre 2003, à l’appel du Front de l’Opposition du Nord (FRON), supporté par plusieurs dirigeants de partis politiques, pour une nouvelle manifestation en faveur de la démission d’Aristide.
Le FRON avait essuyé une intervention violente de la police du Nord au cours d’un autre rassemblement anti-Aristide le 30 août 2003.
[rc apr 16/09/03 14 :43]