P-au-P, 8 avr. 08 [AlterPresse] --- De nombreuses victimes par balles sont à nouveau recensées, ce 8 avril 2008, dans des manifestations de rue contre la vie chère observées dans plusieurs villes haïtiennes.
Le Champ de Mars, principale place publique et centre administratif de la capitale a été le théâtre d’innombrables actes de violence lorsque des milliers de manifestants ont pris possession des lieux.
Tôt dans la matinée, des groupes de manifestants ont tenté, à l’aide d’une grosse poubelle en fer, de défoncer la barrière principale du Palais national. Les forces de l’ordre ont dû utiliser la manière forte pour déjouer les intentions de ces protestataires.
Couvrant les évènements, le photojournaliste Jean-Jacques Augustin, du quotidien Le Matin, a été blessé d’une balle au dos. Transporté dans un centre hospitalier, le confrère est pour l’instant hors de danger.
C’est encore dans la zone du Champ de mars que, plus tard, un autre photographe de presse, Mackenzie Blanc, a été grièvement blessé par balles.
Devant le Palais national, des affrontements avec des casques bleus ont été à plusieurs reprises signalés. Les manifestants ont lancé des pierres en direction des soldats onusiens qui ont formé un cordon de sécurité autour du siège de la présidence.
Les soldats de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (Minustah) ont riposté par des tirs d’armes automatiques et de gaz lacrymogène.
En plus des revendications contre la hausse du cout de la vie, dans la foule, des voix se son élevées également pour exiger le retour de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, actuellement en exil en Afrique du Sud.
Dans l’aire du Champ de Mars, une voiture flambant neuve garée devant une succursale de la Banque nationale de crédit (Bnc) a été vandalisée par la foule, en colère.
Les attaques ont également ciblé une succursale de la Sogebank au Champs de Mars ainsi que le local de la Air France.
Plusieurs quartiers de la capitale ont vécu des moments de tension et dans la plupart des zones commerciales, des casses, des pillages et des incendies ont été rapportés d’heure en heure.
Des milliers de personnes ont déferlé dans les rues de divers secteurs de la capitale en lançant des propos hostiles a la Minustah. Un certain nombre d’entre elles était muni de bâtons et de pierres.
Des témoins ont affirmé à des médias avoir observé parmi les protestataires des civils portant des armes à feu.
Les villes de province ont également vécu une nouvelle journée de tension. A Petit-Goâve (Sud), les manifestants ont mis le feu à une base de la Minustah, selon des correspondants de presse. Dans les échauffourées résultant de cette situation, plusieurs personnes ont été blessées par balles.
D’importantes manifestations ont encore eu lieu ce 8 avril dans des villes de province comme les Cayes (Sud) et les Gonaïves (Nord) , en effervescence depuis la semaine dernière.
Le président René Préval, qui s’est entretenu au cours de la journée avec plusieurs autorités de l’Etat , devrait incessamment s’adresser à la nation, selon des informations toujours non confirmées. [do gp apr 08/04/2008 19:00]