Solidarite Fwontalye / Service Jésuite aux Réfugiés et Migrants
Secteur Migration, Ouanaminthe, Haiti
Soumis à AlterPresse le 2 avril 2008
Ce mercredi 2 avril 2008, à partir de 10:05 a.m., 400 personnes environ ont manifesté à Ouanaminthe [Ndlr : frontiere commune avec Dajabon, Nord-est d’Haiti] dans le but de réclamer à la Mission des Nations Unies de Stabilisation en Haiti (Minustah), à l’appareil judiciaire et au gouvernement, justice pour Emanne Saintilmont, un jeune garçon de 20 ans décédé depuis plus d’un mois.
La Minustah a été accusé d’être l’auteur de ce meurtre.
La manifestation, qui a commencé paisiblement, a failli se transformer en une situation de tension et de violence, lorsque les manifestants, en colère, ont lancé des propos déplaisants contre la Minustah. Les agents de la Police nationale d’Haiti (Pnh) les ont empêchés d’approcher le local de cette force qu’ils qualifient eux-mêmes d’étrangère à Ouanaminthe. Toutefois, le Komite Jistis pou Emanne a pu remettre à la Minustah un cahier de doléances.
Ils l’accusent d’être l’auteur du meurtre du jeune écolier de 20 ans, Emanne, et sont en colère parce que celle-ci refuse d’assumer ses responsabilités. D’autre part, ils en ont aussi profité pour fustiger le maire principal de la ville, M. Rony, ainsi que les magistrats du tribunal de paix de Ouanaminthe, lorsqu’ils passaient devant ce complexe d’édifice public. Le commissaire du gouvernement de Fort-Liberté, Me Jerson Brenor, n’a pas non plus été épargné, parce que son enquête concluait à l’affrontement entre des agents de la Minustah et un groupe de personnes en fureur, ce qui est complètement faux, selon les manifestants.
Remarquons que la justice dans le Nord-Est laisse beaucoup à désirer.
Depuis longtemps, la population se plaint de l’impunité et de la corruption au sein de l’appareil judiciaire.
C’est pour cela que les manifestants ont demandé : que les juges cessent de croire en l’argent pour distribuer une justice saine et équitable, selon la loi ; que le commissaire du gouvernement ordonne la publication des résultats de l’autopsie.
Un cahier de doléances a été remis à M. Camara, responsable de la UNPOL, dans lequel on demande que la Minustah prenne ses responsabilités de manière que les funérailles de la victime puissent être chantées et que les résultats de l’enquête soient publiés. Si la Minustah se croit innocente, il n’y a aucune raison de ne pas publier les résultats.
Solidarite Fwontalye / Service Jésuite aux Réfugiés et Migrants
Secteur Migration, Ouanaminthe, Haiti