Español English French Kwéyol

Haïti/Rép. Dominicaine : Le Garr appelle à la vigilance sur une recrudescence d’agressions contre des ressortissants haïtiens

P-au-P, 1er avril 08 [AlterPresse] --- La plate-forme haïtienne de protection des droits des migrantes et migrants, dénommée Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr), appelle à l’attention de tous les secteurs concernés sur la concordance, voire la recrudescence de divers actes d’agression perpétrés récemment sur des ressortissants nationaux par des militaires dominicains.

« L’agression par balle de Lionel Momplaisir le 1er avril 2008 à Anse-à-Pitres [poste frontalier commun avec Pedernales] coincide avec une série d’actes de violence répétés contre des ressortissants haïtiens. Le lundi 24 mars, une ressortissante haïtienne, enceinte, a succombé à Santiago des suites de blessures par balles de militaires du Cesfront enregistrées au marche frontalier de Dajabon [a proximité de Ouanaminthe]. Il ne faut pas oublier les conséquences des actes survenus a Hatillo Palma en 2005 », avertit la section de plaidoyer au Garr, contactée par l’agence en ligne AlterPresse.

Se référant à ces cas et aux violences dans un autobus transportant des rapatriés haïtiens le dimanche 30 mars 2008, la plate-forme Garr se demande dans quelle mesure ces faits ne serviraient pas de prétexte pour justifier d’éventuelles représailles à venir ou les réactions intempestives du type de celle occasionnée à la frontiere d’ Anse-à-Pitres le 1er avril.

La vigilance est de mise, d’autant que certaines informations font état de ressentiments de militaires dominicains, selon lesquels des nationaux haïtiens « auraient l’intention de les attaquer pour les porter à riposter vivement et à jeter du discrédit sur la République dominicaine ».

Des habitants d’Anse-à-Pitres associent, pour leur part, la nouvelle situation de tension, ces dernieres semaines en différents points frontaliers, à la disposition, prise depuis janvier 2008, d’interdiction d’oeufs et de volailles en provenance du territoire dominicain par suite de la découverte du virus H5N2 dans des fermes avicoles à Higuey (Est de la République dominicaine).

Quant à l’agression par balle du 1er avril 2008 à Anse-à-Pitres, un capitaine du Corps spécialisé dominicain de sécurité frontaliere (Cesfront) a promis de prendre en charge les dépenses de santé encourues par la victime Lionel Momplaiisir, selon les déclarations faites à la population locale par l’inspecteur Jean-Claude Simon de la Police nationale d’Haïti (Pnh).

Suivant les memes sources, le militaire dominicain répondant au nom de Julio Cesar, auteur de l’agression par balle au cou de Momplaisir, serait « mis en garde à vue » et « déplacé » vers une destination non précisée.

Des habitants d’Anse-a-Pitres avaient commencé à manifester pour protester contre l’agression par balle de leur compatriote Lionel Momplaisir.

Bien que ce dernier ait vidé ses poches, lorsque le militaire du Cesfront, les mains fermées, a voulu le controler, il a tout de meme été giflé par le militaire en question, rapportent les témoins ayant assisté à la scene.

C’est pendant qu’il rebroussait chemin à Anse-à-Pitres qu’il a été touché d’une balle au cou. Il est présentement soigné au centre de santé d’Anse-à-Pitres. [rc apr 1er/04/2008 12 : 15]