Cayes-Jacmel (Haïti), 31 mars 2008 [AlterPresse] --- Des milliers de personnes du Sud-Est ainsi que d’autres départements géographiques d’Haïti ont demandé justice pour l’ingénieur-agronome Jean-Mari Romain, à l’occasion de ses funérailles chantées, le samedi 29 mars 2008, en l’église catholique romaine de Cayes-Jacmel, sa ville natale à plus d’une centaine de kilomètres au sud-est de Port-au-Prince, a constaté l’agence en ligne AlterPresse.
Responsable départemental du Sud-Est pour le ministère de l’environnement, Jean-Mari Romain a été abattu par balles par des inconnus sur les hauteurs de Pétionville (Est de la capitale) dans la soirée du vendredi 14 mars 2008, à l’âge de 43 ans [il naquit le 20 août 1964], alors qu’il revenait de mission instituttionnelle dans ce département géographique.
Après la cérémonie de plus d’une demi-heure, une procession des parents, amies et amis, collègues et autres du défunt, enfants, jeunes, femmes et vieillards, a lieu de Cayes-Jacmel jusqu’à la localité de Ti Mouyaj, dans une tombe sur une terre montagneuse où le corps du défunt a été mis en terre.
Sur tout le parcours du cortège funèbre, des voix éplorées et en colère, y compris de petites commerçantes du marché public, se sont élevées pour exiger des éclaircissements sur les circonstances et les motivations des assassins qui ont enlevé la vie à l’écologiste, dont l’une des actions concernait la forêt du Parc La Visite à Seguin.
L’officiant principal de la cérémonie, le révérend père Serge Pardo, forme le vœu de l’aboutissement de l’enquête sur ce nouvel assassinat qui endeuille à nouveau les familles haïtiennes.
En plus des officiels du gouvernement, dont les titulaires de l’environnement, de l’agriculture et des Travaux Publics, respectivement Jean-Marie Claude Germain, François Séverin et Frantz Verella, ainsi que des parlementaires et des représentants de la présidence (dont Fritz Longchamp, directeur du cabinet particulier du président René Garcia Préval), l’assistance aux funérailles était composée de l’épouse et des enfants, des parents, amis et collègues du défunt, dont des membres de l’association des agro-professionnels haïtiens (Andah) et de l’association des professionnels formés à Cuba, de nombreux socio-professionnels, des représentants des mairies de Jacmel et de Cayes-Jacmel, de membres de la Croix Rouge haïtienne, de scouts, et de plusieurs habitantes et habitants de Cayes-Jacmel.
Des policiers de l’unité départementale de maintien de l’ordre assuraient la sécurité, tandis que des agents de la Mission des Nations Unies de Stabilisation en Haïti (Minustah) étaient remarqués.
A Cayes-Jacmel ainsi qu’à l’entrée et à l’intérieur de la ville de Jacmel, chef-lieu du département géographique du Sud-Est, des pancartes appelaient à la justice en faveur du défunt ingénieur-agronome Jean-Mari Romain.
Les membres de la Croix Rouge et les scouts veillaient au grain pour apporter des soins d’urgence aux parents et amis affectés par la disparition brutale du défunt. Ils ont distribué des sachets d’eau potable, fourni du coton imbibë d’alcool à certaines personnes qui ne pouvaient pas contenir leur émotion et ont apporté des soins immédiats à celles et ceux tombés en crise au moment des funérailles. [rc apr 31/03/2008 10:00]