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Haïti : Une organisation syndicale critique la position gouvernementale sur le relèvement du salaire minimum

P-au-P, 25 mars 08 [AlterPresse] --- La position gouvernementale en faveur d’un salaire minimum à 150 gourdes (environ 4,00 dollars US) est considérée inacceptable et illégale par l’organisation syndicale « Batay Ouvriye » – Luttes ouvrières.

En décidant de fixer le salaire minimal à 150 gourdes contre 73.5 ou 77 gourdes auparavant, le ministère des affaires sociales et du travail agit dans l’illégalité, estime Batay Ouvriye.

Cette position démontre « le caractère anti populaire et corrompu » de l’actuel gouvernement, écrit Batay Ouvriye dans une note transmise à AlterPresse.

Batay Ouvriye rappelle avoir proposé en 2003 un salaire minimum compris entre 350 et 450 gourdes, compte tenu des nouvelles de la ville (de Port-au-Prince), les nouveaux besoins des travailleurs et le fait même de n’avoir jamais opéré un ajustement adéquat de salaire en Haïti depuis de nombreuses années.

« La force de travail, en ce système, est une marchandise comme une autre. Le ‘salaire’ est le prix à payer pour son utilisation. Celui de toute marchandise se base principalement sur les coûts de production et, dans le cas de la force de travail, de sa reproduction », souligne l’organisme syndical.

Batay Ouvriye dénonce l’attitude du ministère des affaires sociales, qui n’aurait pas tenu compte de la proposition des ouvriers syndiqués qui souhaiteraient avoir un salaire minimum allant jusqu’à deux mille gourdes.

Le gouvernement a reçu cependant l’appui de plusieurs autres organisations syndicales dans son projet de relever le salaire minimum a 150 gourdes.

Dans ce sens, un projet de loi devrait être sous peu déposé au parlement aux fins de ratification. [do gp apr 25/03/2008 10 :30]