P-au-P, 04 mars 08 [AlterPresse] --- La relance effective et soutenue de la production nationale demeure l’unique solution durable à la hausse du coût de la vie, estime l’Association nationale des agro-professionnels haïtiens (Andah) dans un document d’analyse des conditions socioéconomiques du pays, transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
« Il n’y a pas de recettes miracles, mais des solutions réalistes et adaptées peuvent et doivent être apportées par les gouvernants sans recourir toutefois aux vieilles recettes improductives (de saupoudrage) qui sont le plus souvent imposées », écrit l’Association nationale des agro-professionnels haïtiens .
Cette prise de position de l’Andah vis-à-vis de la cherté de la vie s’articule autour de quatre considérations formulées dans un document de 15 pages.
Il s’agit de la lecture synoptique des causes susceptibles d’entraîner la hausse du coût de la vie ou d’en aggraver les effets, de l’analyse des différentes solutions proposées, de l’implémentation des mesures urgentes de relance de la production agricole nationale et de la possibilité de relancer la production nationale.
Les blocages structurels qui tendent à perdurer, la baisse de la production interne et les réponses inadéquates de l’Etat, l’impact des diverses catastrophes naturelles enregistrées dans le pays depuis 2004, l’inflation « importée » due à la flambée des prix des produits pétroliers et céréaliers au niveau mondial, les marges bénéficiaires trop élevées pratiquées par les importateurs, grossistes et distributeurs de produits alimentaires, sont les principaux facteurs explicatifs de cette hausse généralisée du coût de la vie, selon Andah.
Pour palier à ce phénomène, Andah propose aux autorités haïtiennes de choisir le secteur agricole comme l’un des secteurs prioritaires d’investissement en y allouant au moins 15% des ressources du budget national, de contrôler les importations alimentaires, notamment du riz, de la viande et des œufs de poulet par l’application de taxes raisonnables et de quotas susceptibles d’atténuer les impacts de la concurrence déloyale de produits alimentaires fortement subventionnés provenant de l’extérieur.
Les agro-professionnels haïtiens préconisent également « la mise en route d’une vraie réforme foncière qui garantit la sécurité foncière et l’accès à la terre à ceux qui peuvent et sont en droit de la travailler ».
Andah prône « la préservation de l’environnement et la gestion des risques pour mieux garantir les investissements » ainsi que « l’application et le renforcement du cadre légal entourant la production agricole ».
Dans le budget national de l’exercice en cours, la part accordée au secteur agricole ne dépasse pas les 4%, signale Andah qui plaide pour une révision à la hausse du montant qui devrait revenir à ce secteur.
L’enveloppe que le gouvernement devrait attribuer à l’agriculture permettrait de financer la disponibilité et la stabilisation des coûts des intrants, l’installation d’unités de séchage et de stockage et des matériels de conditionnement et d’emballage ainsi que la constitution de fonds de crédit destiné prioritairement aux petits entrepreneurs agricoles et agroindustriels, suggère l’Association des agro-professionnels haïtiens. [do rc apr 04/03/2008 13 :00]