Extrait de l’allocution de Léo Mérorès, Ambassadeur à la Mission Permanente d’Haïti auprès des Nations Unies, Président du Conseil économique et social, à l’occasion de la 52ème session de la Commission des Nations Unies sur le Statut de la Femme (CSF), le 25 février 2008, à New-York
Document soumis à AlterPresse le 29 février 2008
(…) le pays (Haïti) a ratifié la CEDAW en 1981 et la « Convention Interaméricaine pour la Prévention, Sanction et Eradication des violences faites aux femmes » en 1996, ce qui a permis d’obtenir un cadre régulateur pour adapter la législation du pays. De plus, par le décret du 11 aout 2005 qui modifie le code pénal en donnant un statut de crime aux viols et en éliminant d’autres aspects de discrimination contre les femmes, une avancée significative a été faite sur ce plan. Il reste maintenant à appliquer ce décret.
Toujours en 2005, le « Plan National de Lutte contre les Violences faites aux Femmes » fut approuvé. Le plan cherche à améliorer la prévention des violences faites aux femmes, à assurer des services de qualité aux victimes et à améliorer l’information disponible sur le sujet.
Plus récemment encore, le Gouvernement d’Haïti a organisé les 14 et 15 février dernier un atelier sur le rapport consacré à l’application de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), rapport que le pays va présenter au Comité d’experts du même nom. Premier rapport de l’Etat haïtien sur cette Convention depuis sa ratification, le rapport a été validé au cours de l’atelier par les représentants de plusieurs Ministères et de nombreuses organisation non gouvernementales, dans le cadre d’un processus ouvert et participatif voulu par le Ministère de la Condition féminine et aux droits des femmes. Cet événement, dont l’ouverture fut assurée par le Premier Ministre et le Président du Sénat, a bénéficié de l’appui de plusieurs partenaires externes et nous les en remercions.
Le rapport, étudié de près et enrichi au cours de cet atelier, fait état des violences qu’ont subies les femmes haïtiennes, notamment au moment du régime anticonstitutionnel issu du coup d’état de 1991, pendant lequel le viol était devenu une arme systématique. Cette situation est fort heureusement révolue, et la société haïtienne ne connaît pas de schémas traditionnels de valeurs ou de croyances qui oppriment les femmes ou les exposent particulièrement à des actes de violence. Toutefois, il convient de reconnaître qu’une certaine forme de machisme subsiste dans les mentalités qui peut exposer les femmes à des formes de domination voire de violence de la part des hommes, au foyer par exemple. Mon Gouvernement, par les activités multiples orchestrées par le Ministère de la condition féminine, et avec le concours organisé de la société civile, lutte contre ces résurgences du passé et ces stéréotypes. Ce faisant, notre objectif est d’assurer une meilleure protection des femmes vis-à-vis de la violence, ce qui s’inscrit dans l’objectif plus large de développement et de démocratisation de la société haïtienne.
(…)