Avec la création de la structure dénommée « Groupe de travail sur l’Education », rien n’est dit sur la réforme entreprise par feu le ministre Joseph C. Bernard ni sur la plan national d’éducation, en cours d’expérimentation en Haïti depuis quelques années, malgré les difficultés d’application…
P-au-P, 29 févr. 08 [AlterPresse] --- Les autorités haïtiennes ont investi, le mercredi 27 février 2008, une nouvelle commission présidentielle dénommée « Groupe de Travail sur l’Education » (Gte), appelée à élaborer et soumettre à la discussion un projet de pacte national en matière de l’éducation, observe l’agence en ligne AlterPresse.
Formé de vingt personnalités et coordonné par le professeur Jacky Lumarque (recteur de l’Université privée Quisqueya), le Groupe de Travail sur l’Education dispose d’un mandat de 12 mois qui consiste à « organiser une très large consultation sur l’éducation en Haïti », selon l’arrêté présidentiel créant cette commission.
En présentant cette nouvelle structure, le président René Garcia Préval préconise la mise en valeur des compétences en vue de conduire le pays sur la voie du développement.
Le Groupe de Travail sur l’Education est appelé à formuler des recommandations à l’Exécutif, aux fins de développer des stratégies et initiatives visant à « accroître l’accès et la qualité de l’école haïtienne, et moderniser l’organisation et le fonctionnement du système éducatif national … »
Le Gte, aux yeux de Gabriel Bien-Aimé, ministre de l’éducation nationale, n’est plus une simple idée. Il est effectif, il est vivant. Le titulaire de l’éducation place la création du Gte sous le signe du consensus et de l’entente entre la société civile et l’exécutif, entre le ministère [de l’éducation] et la présidence.
La création de ce groupe signifie que « nous sommes partis en croisade contre l’ignorance et l’analphabétisme. Elle signifie que l’éducation, porte d’accès des peuples pauvres, est en Haïti une affaire d’État », affirme Gabriel Bien-Aimé, tout en reconnaissant que l’initiative de créer des commissions n’est plus une nouveauté en Haïti.
« Nous sommes là pour bâtir ensemble l’avenir de l’éducation. Notre pays attend beaucoup de nous et de vous, nous en sommes conscients et confiants », ajoute le titulaire du portefeuille « éducation » au sein du gouvernement pluriel du Premier ministre Jacques Edouard Alexis, conforté dans sa politique par un vote de confiance des députés le 28 février 2008.
Président de l’Assemblée nationale, le sénateur Kelly Clédor Bastien met l’accent sur le rôle que doit jouer l’école dans les efforts de développement engagés dans le pays.
« L’école doit jouer sa partition dans le développement de la communauté », indique le sénateur de la plate-forme politique Lespwa (Espoir), le régime au pouvoir.
Pour Kelly C. Bastien, la création du Gte confirme les choix politiques du gouvernement orientés vers l’avenir. Bastien réaffirme la volonté du Parlement d’accompagner tout processus visant le renforcement du système éducatif haïtien.
« Nou panse Leta gen responsablite pou kontwole sistèm edikatif la nan tout peyi a » (L’Etat a la responsabilité de contrôler [la marche du] système éducatif dans le pays), indique le président de l’Assemblée nationale.
Bastien est conscient que, selon les statistiques disponibles, 40% du revenu des familles haïtiennes passe dans l’éducation de leurs enfants.
Le coordonnateur dudit groupe promet de faire appel à l’expertise haïtienne, d’ici et d’ailleurs, en vue de mieux s’acquitter de la tâche qui lui est assignée.
« Nous sommes encore loin de faire le plein des compétences disponibles dans le pays pour réaliser un tel mandat », déclare le professeur Jacky Lumarque, estimant nécessaire de prendre certaines précautions dans la réalisation du mandat qui lui est confié.
Tout en reconnaissant que « l’éducation joue un rôle décisif dans la compétitivité des nations », Lumarque se déclare prêt à assumer son mandat avec rigueur et détermination.
Le Groupe de Travail sur l’Education est formé de personnalités de divers secteurs, telles : Patrick Attié (éducateur), Victor Benoît (éducateur et dirigeant du parti politique « Fusion »), Carl Braun (banquier), Rosny Desroches (éducateur et membre de l’initiative de la société civile), Mgr André Dumas (église catholique romaine), Mgr Zaché Duracin (église catholique anglicane), Wesner Emmanuel (éducateur et ancien sénateur de la République), Carry Hector (politologue), Jean Vernet Henri (recteur de l’Université d’Etat d’Haïti), Daniel Henrys (médecin), Maryse Jean-Jacques (éducatrice), Jean Joseph Gélerme Laguerre (éducateur et ancien sénateur de la République), Michel Philippe Lerebours (historien de l’art), Jacky Lumarque (Université privée Quisqueya), Charles Manigat (professeur et écrivain), Michèle Duvivier Pierre-Louis (économiste), Kesner Pharel (économiste), Norbet Stimphil (éducateur), Michel Saint-Louis (syndicaliste), Marie Marthe Franck Paul (éducatrice). [do rc apr 29/02/2008 12 :00]