Miami, 27 fév. 08 [AlterPresse] --- « Nous sommes au courant du lobby auprès des parlementaires américains, notamment pour la prolongation de la loi Hope (la loi sur l’opportunité hémisphérique haïtienne à travers l’encouragement au partenariat), mais nous n’y sommes pas impliqués ».
Celui qui parle ainsi est le directeur exécutif de la Chambre haïtiano-américaine de commerce de Floride.
François Guillaume Junior explique ce fait par un manque de communication entre la Chambre et les initiateurs de ces démarches.
« Quand on fait du lobby, en plus du facteur argent, il faut considérer les votes », souligne le directeur exécutif.
François Guillaume fonde son argumentaire sur l’importance du vote haïtien (haïtiano-américain) pour les candidats (les aspirants parlementaires). « La Floride est un État qui vacille entre démocrates et républicains, le moindre chiffre est important », ajoute-t-il.
François Guillaune explique que la Chambre ne s’immisce pas directement dans le processus politique aux Etats-Unis, mais incite de préférence "les haïtiens et haïtiano-américains ainsi que les organisations d’Haïtiens" à s’engager dans le processus de vote.
En Floride, la minorité haïtienne et haïtiano-américaine représente la troisième plus importante minorité (en nombre) après les noirs américains et les cubains.
Votée par le Congrès américain en 2006, la loi Hope devait aider à générer, sur une période de trois ans, pas moins de cent mille emplois dans le secteur de la sous-traitance en Haïti.
Les investissements substantiels espérés ne sont pas au rendez-vous alors que l’échéance (de trois ans) approche.
Le gouvernement haïtien et des hommes et femmes d’affaires haïtiens regroupés notamment au sein de l’ADIH (l’Association des industries d’Haïti) cherchent alors à obtenir une prorogation conséquente et des modifications de la dite loi en vue de l’atteinte des objectifs définis lors de son adoption par le congrès américain.
La loi Hope permet l’exportation aux Etats-Unis de produits textiles et de pièces automobiles fabriqués en Haïti.
La Chambre haïtiano-américaine de commerce de Floride pourrait bien apporter sa pierre dans le cadre de ces activités de lobby auprès des parlementaires américains, si l’on en croit son directeur exécutif.
La Chambre haïtiano-américaine de commerce de Floride a été fondée en 2005. Elle comprend une soixantaine de membres. Elle rassemble à la fois de grandes entreprises (de la communauté haïtiano-américaine de Floride) - dont des banques - et de petites entreprises.
Cette chambre cherche, selon son directeur exécutif, à établir un réseau entre les hommes et femmes d’affaires (haïtiens et haïtiano-américains) de Floride, et (à) créer par ainsi un cadre propice à l’accroissement de leurs chiffres d’affaires.
Au-delà des services destinés à ses membres, la Chambre haïtiano-américaine de commerce multiplie, indique François Guillaume Junior, des rencontres avec des organisations haïtiennes et haïtiano-américaines (de Floride) afin d’aboutir à un consensus sur les objectifs à poursuivre (par tout un chacun) au profit de la communauté pour les vingt prochaines années. [vs apr 27/02/08 1:55]
Note : Notre collaborateur Vario Sérant, directeur de l’information à Télé Haïti, est aux Etats-Unis dans le cadre de la couverture des prochaines élections primaires dans l’Ohio. La tournée de l’équipe de reportage de Télé Haïti est facilitée par « US Public Diplomacy »