P-au-P, 26 févr. 08 [AlterPresse] --- Près d’une vingtaine d’activistes de droits de la personne participent, du 24 au 29 février 2007 en Haïti, à un atelier de renforcement des capacités de formatrices et formateurs en éducation aux droits humains, observe l’agence en ligne AlterPresse.
Convoqué par le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) et Equitas (une organisation non gouvernementale – Ong - du Canada), cet atelier se déroule au club Indigo à Délugé sur la côte des Arcadins (nord de Port-au-Prince).
Issus d’une quinzaine d’organisations différentes, les 18 bénéficiaires de ce programme ont déjà pris part à une activité du même genre, tenue au Canada sous les auspices d’Equitas.
« La réalisation de cet atelier répond à une demande de suivi formulée par les bénéficiaires du programme international de formation aux droits humains de l’Equitas, lors d’une consultation effectuée en Haïti par l’organisation en septembre 2006 », précise Marie Yolène Gilles du Rnddh à la cérémonie de lancement, le 24 février 2008, au siège du Rnddh à Port-au-Prince.
Ce nouvel atelier de formation des formateurs est commandité par le Groupe d’appui aux réfugiés et rapatriés (Garr) et la Solidarité des femmes haïtiennes (Sofa). Il se déroule sur l’élaboration et la mise en œuvre des activités d’éducation aux droits humains et sur le développement d’une approche systématique de programmation et d’éducation aux droits humains.
Cette initiative revêt, pour les organisations haïtiennes de droits humains, une importance capitale, en ce sens que les bénéficiaires pourraient s’en servir pour renforcer et fortifier les structures au sein desquelles ils militent, indique Marie Yolène Gilles.
Carole Pierre-Paul Jacob de la Sofa attire l’attention sur les trois enjeux fondamentaux de cette formation de monitrices et moniteurs.
Ces enjeux consistent, notamment, en la lutte pour la construction de la démocratie en Haïti. Dans ce processus, la participation active de la société civile s’avère indispensable, selon Carole Pierre-Paul Jacob.
La responsable de la Sofa ajoute que la promotion et l’application des droits humains répond à une éducation, à une pratique.
Vilès Alizar, un autre dirigeant du Rnddh, estime, quant à lui, que le respect des droits de la personne humaine doit passer par l’éducation aux droits humains.
« C’est par la formation aux droits humains qu’on pourra inaugurer et asseoir les grandes transformations sociales, puis faire respecter les valeurs d’égalité, d’équité et d’humanité », affirme le défenseur des droits humains.
Depuis 1994, 62 Haïtiennes et Haïtiens ont participé au Programme international de formation aux droits humains (Pifdh) d’Equitas, rappelle Rob Shropshire, représentant de cette Ong canadienne créée en 1967.
Shropshire souhaite que ce programme, financé par l’Agence canadienne de développement international, soit adapté au contexte haïtien.
Necker Dessables, responsable de l’Office protecteur du citoyen (Opc), estime que les défenseurs des droits humains sont « des apôtres, des missionnaires dans la construction de cette nouvelle Haïti ».
Le protecteur du citoyen met, par ailleurs, l’accent sur la situation socioéconomique dégradante des familles haïtiennes chez lesquelles les droits économiques, sociaux et culturels ne sont pas garantis.
Selon lui, une telle situation pourrait provoquer des soulèvements contre le gouvernement si les Haïtiens ne jouissaient pas de leurs droits civils et politiques. [do rc apr 26/02/2008 0:00]