P-au-P, 20 Fév. 08 [AlterPresse] --- Des activités culturelles sont mises en œuvre par des entités étatiques, civiles et internationales en vue de « revaloriser le quartier du Bel Air (centre de la capitale) par la promotion de la production artistique et artisanale ».
La présentation de cette initiative a eu lieu le 19 février 2008, dans le quartier du Bel Air, où une exposition de produits artisanaux est organisée, a constaté AlterPresse.
Le projet, financé par la Banque interaméricaine de développement
(Bid) à hauteur de 12 mille dollars américains, implique, entre autres, la Commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion (Cnddr), la mairie de Port-au-Prince et la Fondation AfricAmerica.
Ce projet vise à faire découvrir les artistes et artisans du Bel Air, indique la plasticienne Barbara Prézeau Stephenson, présidente de la Fondation AfricAmérica.
L’image de ce quartier, haut lieu historique de la capitale, a été ternie ces dernières années, à cause de la présence de bandes armées qui y opéraient.
Une enquête menée au Bel Air par l’équipe de Barbara Prézeau Stephenson, en novembre 2007, a permis de recenser plus de 900 ateliers d’artistes et artisans. 27% d’entre eux sont des artisans spécialisés. Les menuisiers et ébénistes représentent 22%, les travailleurs du textile 18% et les cordonniers 13%.
Parmi les enquêtés, un homme de 93 ans continue à fabriquer des selles de cheval.
Barbara Prézeau Stephenson annonce la création d’un fonds d’appui à la production
artistique au Bel Air et d’un site web pour valoriser la culture de ce quartier de
Port-au-Prince.
« Ce projet réussira si et seulement s’il permet aux artistes et artisans du
Bel Air de générer des revenus, d’avoir un mieux-être économique », soutient Alix
Fils-Aimé, président de la Cnddr.
La Mairesse adjointe de Port-au-Prince, Nadège Augustin, croit nécessaire de valoriser la production artistique parmi les jeunes. La culture est un outil qui permet aux citoyens de
s’intégrer dans la société, souligne-t-elle.
Un protocole d’entente a également été signé entre l’Association « Kòdinasyon
Atis ak Atizan Bèlè » (Coordination des Artistes et Artisans du Bel Air - KAABEL) et la Mairie de Port-au-Prince.
Mario Calixte, un des chefs de file de cette coordination, plaide en faveur de
l’encadrement pour les artistes et artisans du Bel Air. Calixte en profite pour
faire l’éloge de ce quartier qui a vu naître de nombreuses personnalités
haïtiennes, dont l’écrivain Frankétienne. [do gp apr 20/02/2008 14 :50]