Fidel Castro a annoncé, lundi 18 février, sa décision de renoncer à la présidence cubaine en raison de sa maladie, après quarante-neuf années passées au pouvoir. AlterPresse reprend les principaux extraits de son message au peuple cubain, diffusé par l’édition électronique du quotidien officiel Granma.
Mes chers compatriotes,
Je vous ai promis vendredi 15 février que lors de ma prochaine réflexion, j’aborderai un thème de grand intérêt pour nos compatriotes. (...) Le moment est venu de postuler et d’élire le Conseil d’Etat, son président, ses vice-présidents et son secrétaire. [Le vote est prévu dimanche 24 février.]
J’ai eu l’honneur d’assumer durant beaucoup d’années la charge de président. (...) J’ai toujours usé des prérogatives nécessaires pour conduire l’œuvre révolutionnaire avec le soutien de l’immense majorité du peuple.
Connaissant mon état de santé critique, beaucoup à l’extérieur pensaient que mon renoncement provisoire, le 31 juillet 2006, à la fonction de président du Conseil d’Etat, que j’avais alors confiée au premier vice-président, Raul Castro, était définitif. Raul lui-même et les autres camarades de la direction du parti et de l’Etat avaient des réticences à me considérer comme déchargé de mes fonctions, malgré mon état de santé précaire.
Ma position était inconfortable, face à un adversaire [les Etats-Unis] qui faisait tout ce qui était imaginable pour se débarrasser de moi, et à qui je n’ai jamais cherché à plaire.
Après, j’ai recouvré la maîtrise totale de ma pensée, la possibilité de lire et de méditer beaucoup, pendant mon repos forcé. J’avais suffisamment de force physique pour écrire de longues heures, mon temps étant également occupé par les programmes de rééducation. J’ai toujours été soucieux, en parlant de ma santé, d’éviter les illusions qui, en cas de dénouement négatif, auraient apporté des nouvelles traumatisantes à notre peuple au milieu de la bataille. Préparer mon absence, psychologiquement et politiquement, était ma première obligation après tant d’années de lutte. Je n’ai jamais nié que cette rééducation n’était pas ’exempte de risques’.
Mon désir a toujours été de remplir mon devoir jusqu’à mon dernier souffle. C’est ce que je peux offrir.
A mes chers compatriotes, qui m’ont fait l’immense honneur de m’élire récemment comme membre du Parlement, au sein duquel des mesures importantes doivent être prises pour le destin de notre Révolution, je leur communique que je n’aspirerai ni n’accepterai – je répète – je n’aspirerai ni n’accepterai la charge de président du Conseil d’Etat ni de commandant en chef."
En guise de post-scriptum, Fidel Castro a inclut des extraits de son message du 17 décembre dernier, lu à la télévision par le journaliste Randy Alonso, dans le programme "Mesa redonda" (Table ronde) :
"Mon devoir élémentaire est de ne pas m’accrocher à mes fonctions, et encore moins de faire obstacle à des personnes plus jeunes, mais d’apporter mes expériences et idées dont la modeste valeur vient de l’époque exceptionnelle qu’il m’a été donné de vivre."