Español English French Kwéyol

Haïti : Aucun cas recensé de mortalité [de poulets] liée à la grippe aviaire, selon le ministère de l’agriculture

P-au-P, 19 févr. 08 [AlterPresse] --- Une enquête épidémiologique, menée par des médecins vétérinaires haïtiens et cubains dans des basses-cours dans le département des Nippes (Sud-Ouest) ne signale aucun cas de mortalité de poulets relatifs à la grippe aviaire, selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse auprès du ministère haïtien de l’agriculture, des ressources naturelles et du développement rural (Marndr).

Des correspondants de presse de la région des Nippes ont rapporté, la semaine dernière, que plusieurs milliers de poulets seraient décédés d’une maladie d’origine inconnue.

Informés, les responsables de la santé animale au Marndr ont commandité une enquête épidémiologique en vue de faire le jour sur la question.

Aucun cas de mortalité liée à la grippe aviaire n’est à déplorer, selon le docteur vétérinaire Johnne Point-du-Jour, qui a dirigé, dans les Nippes, une première mission d’investigation composée de trois médecins vétérinaires.

« L’enquête épidémiologique nous permet de démentir formellement les informations faisant état de la mort de 3000 à 5000 poulets à Miragoâne », informe le docteur Point-du-Jour lors d’une conférence de presse, le lundi 18 février 2008, au Laboratoire vétérinaire Tamarinier, à la sortie nord de Port-au-Prince.

Le technicien du Marndr affirme toutefois avoir seulement recensé six cas de mortalité qui n’ont rien à voir avec la grippe aviaire.

Une deuxième mission de deux médecins vétérinaires cubains était dépêchée à Miragoâne, le vendredi 15 février 2008.

« Nous avons constaté très peu de poulets malades. Nous en avons vu seulement deux, parmi eux un coq », explique le docteur Mario Rodriguez.

Le médecin vétérinaire cubain soutient que les tests, effectués dans les élevages organisés visités, se sont révélés négatifs. Pour cela, le docteur Rodriguez affirme qu’il n’existe aucun cas de mortalité liée à la grippe aviaire.

Très légers, les cas de mortalité de poulets, enregistrés dans la région des Nippes, sont dus à la période d’incubation, selon le docteur Max Millien, directeur du Laboratoire Tamarinier.

« Il n’y a pas de cas de mortalité importante de poulets dans la zone », rassure le docteur Millien, qui demande aux journalistes de vérifier les informations avant de les publier.

Actions et défis vis-à-vis de la maladie « newcastle »

Le responsable du Laboratoire de la santé animale admet, cependant, qu’Haïti est habituellement frappée par la maladie « newcastle ».

« Newcastle » est l’une des maladies les plus importantes qui pourrait attaquer les poulets en Haïti. Sur le plan clinique, elle ressemble à la grippe aviaire.

Le docteur Max Millien estime qu’il n’est toutefois pas étonnant d’avoir entre 2 et 3 poulets qui pourraient être touchés par cette maladie. En Haïti, il n’existe pas un programme soutenu continuellement de vaccination contre la maladie « newcastle », souligne le docteur Millien.

Le docteur Max Millien estime qu’il n’est toutefois pas étonnant d’avoir entre 2 et 3 poulets qui pourraient être touchés par cette maladie. En Haïti, il n’existe pas un programme soutenu continuellement de vaccination contre la maladie « newcastle », souligne le docteur Millien.

Généralement, la maladie « newcastle », qui survient quasiment chaque année, peut entraîner des pertes varaiant entre 30 et 45 % de la population de poulets dans certaines zones du territoire d’Haïti.

« Il serait opportun d’accompagner un programme de vaccination des poulets par une campagne d’information et de sensibilisation en direction des éleveurs », souhaite Milien dans des déclarations à AlterPresse.

Selon le coordonnateur de la filière de protection sanitaire et directeur de la santé animale au Marndr, les actions jusque-là mises en œuvre en ce sens ont utilisé les services de médias communautaires pour transmettre les messages, dont le coût de diffusion dans les médias commerciaux se révèle très élevé.

Une campagne de vaccination a eu lieu il y a environ un mois. Le prix demandé par vaccin est généralement de 3 gourdes. Certains agents vétérinaires auraient tendance, parfois, à demander jusqu’à 5 gourdes par vaccin. Dans certains cas, certains éleveurs refusent, pour des raisons non expliquées, l’administration des vaccins à leurs poulets.

Près de 300 mille doses de vaccins sur les 500 mille disponibles au Marndr ont été écoulées sur une période jugée trop longue de 6 mois, contrairement aux prévisions du ministère. Les entreprises privées offrent généralement entre 200 à 250 mille doses de vaccins de poulets sur le marché.

Entre-temps, les autorités haïtiennes sont très préoccupées par la question de la grippe aviaire à la suite de la découverte, fin décembre 2007, du virus H5N2 sur le territoire dominicain.

Les importations d’œufs et de poulets de la République dominicaine sont, depuis le 4 janvier 2008, interdites vers Haïti jusqu’à nouvel ordre. Cette décision des autorités nationales, qualifiée d’unilatérale par les secteurs économiques dominicains, n’a pas cessé de susciter la grogne des éleveurs du territoire voisin qui écoulaient une grande part de leur production de volailles et d’œufs sur le marché d’Haïti. [do rc apr 19/02/2008 0:00]