Allocution du secrétaire général de l’Organisation des états
américains, José Miguel Insulza, à l’occasion de la célébration
du jour de la femme dans les Amériques
Document soumis à AlterPresse le 18 février 2008
Nous nous réunissons aujourd’hui dans le cadre d’un événement qui revêt une importance particulière pour la promotion et la défense des droits de la personne en général et pour l’Organisation des États Américains en particulier. Nous célébrons le quatre-vingtième anniversaire de la création de la Commission interaméricaine des femmes (CIM), premier organisme intergouvernemental du monde créé « pour aborder l’étude de l’égalité civile et politique des femmes dans le Continent ». Aujourd’hui, cet organisme est devenu la principale tribune génératrice de politiques à l’échelle du Continent consacrées à la promotion des droits de la femme et de l’égalité des sexes.
Dans sa trajectoire historique, la CIM, en sa qualité d’organisme interaméricain de défense des droits de la femme, a constamment affirmé sa capacité à les promouvoir, à uniformiser les critères et à concevoir des stratégies visant à transformer la réalité sociale et juridique qui lèse souvent les intérêts de la femme et favorise la discrimination basée sur le sexe. Nous pouvons affirmer avec satisfaction que les efforts datant de près d’un siècle se sont concrétisés par exemple en l’accès des femmes à la première magistrature politique dans quelques-uns de nos pays suite au suffrage populaire. Nous souhaitons que cette tendance se poursuive et s’étende à toutes les Amériques.
Nous rappelons aujourd’hui que la CIM a fait la promotion de traités interaméricains qui ont permis aux États membres d’introduire des changements dans leurs lois afin que celles-ci soient plus justes et équitables pour les femmes. En l’absence de ces instruments régionaux, la lutte en faveur des droits humains de la femme et l’égalité se serait déroulée sur le plan individuel et le processus aurait été plus lent et beaucoup moins efficient. L’impact de la CIM ne s’est pas fait sentir uniquement sur le plan régional. Soulignons le rôle qu’ont rempli ses déléguées lorsqu’en 1945, elles ont signé la charte portant création des Nations Unies, et, comprenant l’importance d’étendre le modèle de la CIM au Système des Nations Unies, ont plaidé pour l’inclusion de la femme dans les articles, initiative qui a eu un impact décisif sur la création de la Commission de la Condition juridique et sociale de la femme au sein de cet organisme mondial.
Les quatre-vingt ans d’existence de la CIM montrent les progrès résultant de la conjugaison d’efforts déployés pour mettre en pratique les principes essentiels d’égalité et de solidarité entre tous les membres de la société. C’est pourquoi je tiens à rendre hommage aux femmes qui ont contribué et continuent de contribuer à la réalisation de la parité hommes-femmes. En leur qualité de présidentes, déléguées titulaires, déléguées suppléantes de la CIM, ou à partir de toute autre organisation féminine, gouvernementale ou non gouvernementale, elles ont eu la conviction et ont pris l’engagement de promouvoir et d’encourager des initiatives pour obtenir des progrès. J’adresse également mes remerciements à toutes celles qui, d’une manière ou d’une autre, quelle que soit leur profession, ou leur poste de lutte, ont collaboré avec la CIM ou ont assumé la défense des droits de la femme. Nous présentons notre respect aux femmes américaines pour leur persévérance et la profonde foi qu’elles ont placée dans les objectifs qui ont rendu possible la création de cette Commission qui aujourd’hui, nous enorgueillis.
Je désire aussi exprimer les remerciements de l’OEA aux fonctionnaires de l’Organisation, qui tout au long de leur carrière, adaptant leurs tâches aux conditions prévalant à chaque époque, ont compris la problématique de la femme des Amériques et ont prêté leur appui à la CIM. Je veux aussi souligner les travaux accomplis par les Ambassadeurs, Représentants suppléants des Missions permanentes près l’OEA, ainsi que les représentants des pays observateurs auprès de cette tribune continentale. Finalement, j’adresse un hommage mérité aux Secrétaires exécutives de la CIM et leurs collaboratrices pour leur tâche responsable, innovatrice et performante.
Que la CIM poursuive son parcours avec succès. À tous, un grand merci et puisse la parité hommes-femmes devenir une réalité !
Washington, D.C. - 18 février 2008