P-au-P, 14 Fév. 08 [AlterPresse] --- Haïti se prépare à présenter en mars 2008 aux Nations Unies son premier rapport concernant l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, 27 ans après la ratification de la Convention y relative (Cedef ou Cedaw, en Anglais), apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Ce rapport de 220 pages sera validé aux termes d’un atelier de deux jours, ouvert ce 14 février 2008, à Pétion-Ville (périphérie est), en présence notamment du premier ministre Jacques Édouard Alexis, de la ministre à la condition féminine, Marie Laurence Jocelyn Lassègue et de plusieurs autres personnalités haïtiennes et internationales.
Pour le chef du gouvernement, il s’agit d’« un pas décisif dans la concrétisation des aspirations des femmes pour l’avancement de ce pays ».
Depuis la ratification en 1981 de la Convention pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, l’Etat haïtien n’a jamais respecté son engagement de soumettre un rapport en la matière tous les deux ans aux Nations Unies.
« Il n’y a pas d’Etat moderne sans la garantie de l’égalité de tous les citoyens et de toutes les citoyennes », reconnaît Alexis.
« L’Etat haïtien a l’impérieuse obligation de prendre en compte les conditions sexospécifiques et surtout de définir, de diriger les politiques publiques dans le respect de la pleine citoyenneté des femmes », ajoute-t-il.
« L’Etat haïtien peut s’enorgueillir d’avoir fait des avancées significatives » en matière de respect des droits des femmes, se félicite Marie Laurence Lassègue, tout en soulignant que le gouvernement « doit d’abord aux femmes de ce pays » le rapport en cours de finalisation.
Un ensemble de recommandations de divers secteurs de la vie nationale sont prises
en compte dans ce document, assure la ministre.
« L’égalité des femmes et des hommes est un engagement fondamental », affirme
Françoise Gaspard, vice-présidente de la Cedaw. C’est « une condition fondamentale de la démocratie et du développement », précise-t-elle.
Françoise Gaspard croit nécessaire d’impliquer les parlementaires dans le processus visant le respect et la promotion des droits de la gente féminine.
Le sénateur Kelly C. Bastien, président de l’Assemblée nationale, indique que le Sénat haïtien est prêt à jouer pleinement sa partition en vue de l’émancipation de la femme haïtienne.
Plusieurs projets de loi soumis au parlement par le ministère à la condition féminine sont en attente d’examen par les députés et sénateurs.
La préparation de ce rapport a été conduite par deux expertes : Adeline Magloire
Chancy (ancienne titulaire du Mcfdf, chargée de la rédaction) et la Dahoméenne
Huguette Bokpe Gnakajda qui a fourni une assistance technique. [do gp apr 14/02/2008
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