P-au-P, 4 septembre 03, [AlterPresse]--- Piles d’immondices qui obstruent les canaux d’évacuation des eaux usées, montagnes de graviers à tous les coins de rue, maisons inondées, population aux abois : voilà l’image que présente Port-au-Prince, la Capitale d’Haïti, après seulement un quart d’heure de pluie.
Circuler dans les rues de Port-au-Prince après la pluie se révèle de plus en plus difficile. A Carrefour Feuilles, banlieue sud-est de la capitale, la situation est aussi chaotique que dans bon nombre de villes d’Haïti. Les rues jonchées de cailloux, inondées d’eaux, sont impraticables.
Les piétons doivent être de bons joueurs de marelle pour traverser certains tronçons. « Nous avons mis quelques morceaux de briques dans la mare pour permettre aux gens de traverser », indique un habitant de la rue Fleury Batier, située sur le coté ouest du cimetière de Port-au-Prince.
La mairie de Port-au-Prince entreprend depuis le début de l’année des travaux de réparations au cimetière de la ville, alors que les rues environnantes se transforment en un amas d’eaux usées et d’immondices de toutes sortes.
Selon une recherche conduite sous les auspices d’Oxfam Grande Bretagne et présentée à Port-au-Prince le 8 mai 2003, des actions cohérentes intégrées dans un plan de développement durable sur plusieurs années sont nécessaires pour répondre aux phénomènes naturels et ceux découlant de l’activité humaine.
Malgré les alertes répétées de certaines organisations travaillant dans le domaine de l’environnement, les autorités gouvernementales n’ont toujours pas réuni de moyens
pour répondre aux menaces de désastres et d’inondations des villes du pays. Et il demeure ici que chaque saison de pluie est une saison de pleurs.
Les inondations enregistrées dans la ville de St Marc le 29 août, qui ont fait selon un bilan des équipes de la Croix Rouge sur place environ 25 morts et 75 disparus, témoignent de la vulnérabilité des principales villes d’Haïti.
Des équipes de la Direction de la Protection Civile sont présentes dans l’Artibonite, apprend-on, pour apporter des secours aux victimes. « La Direction de protection civile entame une distribution de l’aide alimentaire et des vêtements aux familles sinistrées », a indiqué un des responsables de cette direction, l’agronome Roosevelt Compère.
Le météorologue Renan Jean-Louis, intervenant le 1er septembre à la semaine de l’information organisée par le Centre Haïtien de Presse, a prédit que, dans les prochaines années, une situation encore plus épouvantable pourrait être enregistrée si rien n’est fait pour arrêter la désertification du pays.
La situation « dramatique » de l’environnement haïtien exige non seulement des mesures pour faire face à la désertification mais aussi des dispositions de la part de l’Etat haïtien pour « investir dans des habitats surs », a recommandé Renan Jean-Louis.
La avait fait savoir qu’un montant de 1 million de gourdes a été débloqué pour secourir les personnes sinistrées. Mais jusqu’à présent, la mairie de St Marc n’aurait reçu que 812 mille gourdes pour aider les 800 familles sinistrées, a rapporté un correspondant local.
Les victimes des inondations de St Marc n’ont pas caché leur mécontentement vis-à -vis des autorités. Elles ont déclaré être abandonnées après la catastrophe. [rv gp apr 04/09/2003 17:00]