P-au-P, 11 Fév. 08 [AlterPresse] --- Le Canada s’engage à soutenir la formation des fonctionnaires de l’administration publique haïtienne à travers l’École nationale d’administration publique du Québec (Enap), apprend l’agence en ligne AlterPresse de sources combinées.
Un budget quinquennal de 7,2 millions de dollars a été adopté par la mission de l’Enap en vue de doter Haïti d’une fonction publique professionnelle et représentative de la population et assurer une saine gestion des finances publiques, selon Monique Gagnon-Tremblay, ministre québécoise des Relations internationales.
Cette contribution canadienne s’inscrit dans le cadre du Projet d’appui à la gouverne de l’Etat haïtien (Page). En ce sens, une conférence de presse est prévue, ce 11 février 2008, à l’Ambassade du Canada à Port-au-Prince.
Aux côtés des officiels haïtiens, la ministre Monique Gagnon-Tremblay, présente dans le pays depuis ce week-end, participe à cette rencontre du comité conjoint du Projet d’appui à la gouverne de l’État haïtien.
Haïti, Selon Gagnon-Tremblay, représente le pays prioritaire pour le Québec.
« Il faut l’aider, non pas le laisser tomber », affirme la fonctionnaire québécoise dont les propos ont été rapportés par la presse canadienne.
La chancelière québécoise aura à visiter un centre hospitalier à Cité Soleil, à la sortie nord de Port-au-Prince.
Avec le Page, le Canada ambitionne de former des fonctionnaires haïtiens aux méthodes de gestion d’un État moderne. Des réformes qui touchent directement le fonctionnement de l’appareil gouvernemental.
Ce projet sera en partie financé par l’Agence canadienne de développement international (Acdi). Le Québec est, quant à lui, responsable de la formation. Sa contribution est de l’ordre de 1,5 million de dollars qui servira à payer les salaires des experts qu’il y déléguera.
Au cours des dernières années, Haïti fait face à une crise chronique de fuite de cerveaux captés par le Canada dans sa politique d’immigration annuelle pour faire face à la structure vieille de sa population.
De nombreux cadres haïtiens, particulièrement des familles de femmes, hommes et enfants, dont le chiffre avoisinerait des milliers, ont décidé de quitter leurs postes (généralement avec des revenus appréciables) en Haïti pour aller résider à l’étranger, notamment à Montréal et dans d’autres villes du Canada, où ils participent depuis plusieurs décennies à la formation des Québécois.
A noter également que plusieurs d’entre eux, surqualifiés, éprouvent des difficultés à trouver des emplois correspondant à leur niveau de compétence, mais plutôt occupés par des nationaux sur un marché du travail complexe complexe à l’extérieur de son pays d’origine. [do rc apr 11/02/2008 10 :15]