P-au-P, 30 janv. 07 [AlterPresse] --- Les autorités haïtiennes ont décidé ce mercredi 30 janvier 2008 de maintenir les mesures d’interdiction d’œufs et de volailles en provenance de la république dominicaine au terme d’un échange à Port-au-Prince avec leurs homologues voisines, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Au cours d’une rencontre dans la capitale, à laquelle ont participé le président René Garcia Préval et le ministre dominicain de l’agriculture Salvador Jimenez, les exigences nationales ont été réitérées à la partie dominicaine en ce qui concerne les dispositions attendues pour faire face au virus H5N2 découvert en décembre 2007 à l’Est en territoire voisin d’Haïti.
Avant toute levée des dispositions d’interdiction prises le 4 janvier 2008 par le ministère de l’agriculture des ressources naturelles et du développement rural (Marndr), les autorités dominicaines doivent fournir une certification internationale précisant que les fermes dominicaines d’élevage de poulets sont « libres de la maladie » de la grippe aviaire, informe à AlterPresse une source autorisée du Marndr ayant pris part aux discussions du 30 janvier.
De même, il faut une gestion rationnelle sur la ferme infectée au virus H5N2 à Higuey. L’équipe technique du Marndr, qui a visité cette ferme à la mi-janvier n’a pas du tout été satisfaite des conditions observées à l’occasion.
Il convient également de redéfinir le système de commercialisation des volailles vivantes en éliminant les intermédiaires qui se trouvaient dans le processus entre les producteurs dominicains et les commerçants haïtiens.
En fonction du respect de ces recommandations, la république d’Haïti, qui n’entend nullement stopper la commercialisation de produits avicoles entre les deux pays partageant l’île, s’assurera d’une évaluation qui tiendra compte de la validation internationale, ajoute la source du Marndr contactée par AlterPresse.
Certains secteurs dominicains ont appelé au boycottage du marché binational hebdomadaire – qui se tient en différents points frontaliers entre les deux pays - , en guise de pression sur Haïti après la disposition d’interdiction début janvier 2008 des produits avicoles dominicains.
Beaucoup de producteurs du territoire voisin d’Haïti affirment avoir enregistré des pertes financières énormes depuis la décision de janvier 2008.
Toujours est-il que des consommatrices et consommateurs dominicains, dans des déclarations faites à AlterPresse, se félicitent d’une certaine baisse des prix d’œufs sur le marché de l’autre côté de la frontière, parallèlement à la mesure d’interdiction d’importation par Haïti.
C’est la troisième rencontre entre les autorités des deux pays pour ce seul mois de janvier autour de la commercialisation des produits avicoles dominicains : une première a eu lieu à Port-au-Prince le vendredi 11 janvier, une deuxième les 15 et 16 janvier 2008 en République dominicaine.
Approché par AlterPresse autour des conclusions de la rencontre du mercredi 30 janvier, l’ambassadeur dominicain en Haïti, Jose Serulle Ramia, n’était pas en mesure de fixer la position des autorités voisines, promettant pour plus tard les réactions. [rc gp 30/01/2008 15 :30]