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Haïti-Education : Vers la révision du cadre légal du système

P-au-P, 29 janv. 08 [AlterPresse] --- Des parlementaires de la 48e législature ainsi que des représentants du secteur éducatif ont participé, le mardi 29 janvier 2008 à l’hôtel Montana (à l’est de Port-au-Prince), à l’ouverture d’un forum de 3 jours sur l’avenir de l’éducation en Haïti, a constaté l’agence en ligne AlterPresse.

"Vers la révision du cadre légal du système éducatif haïtien" est le thème de ce forum convoqué par les deux chambres du Parlement haïtien.

La convocation de ce 29 janvier 2008 est la première d’une série de réunions que les parlementaires comptent étendre dans les dix départements géographiques du pays. Les résultats de ces causeries permettront de déboucher sur un ensemble de lois devant régir l’éducation en Haïti.

"Nos lois sont désuètes, l’éducation que nous offrons ne répond pas aux besoins de la population . Nous allons tenir compte des lois déjà existantes pour pouvoir arriver à un nouveau cadre légal régissant notre système éducatif, déclare le sénateur Yvon Bissereth de la Commission Education au Sénat.

Le sénateur Bissereth croit nécessaire d’avoir une éducation adaptée à la réalité du pays et susceptible de former des citoyennes et citoyens capables de contribuer au bien-être de toute la population haïtienne.

De son côté, le sénateur Kelly Bastien, président de l’Assemblée nationale, préconise la mise en place de structures adéquates pour réguler le système éducatif haïtien à tous les niveaux. Bastien critique vertement la prolifération sans contrôle des centres universitaires en Haïti.

Le parlementaire juge anormal que des gens sans compétence prennent le malin plaisir d’ouvrir des écoles supérieures ou centres universitaires privés dans le pays. Les diplômes délivrés par ces universités ne permettent pas aux étudiantes et étudiants, qui en sont détenteurs, d’investir le marché du travail, selon le sénateur Kelly Bastien.

Estimant urgent d’avoir des textes de loi pour réguler l’enseignement en Haïti, Kelly Bastien se déclare optimiste quant aux retombées du forum des 29 au 31 janvier 2008, appelé à faciliter la mise en place d’instruments légaux en matière de l’éducation.

Le premier ministre Jacques Edouard Alexis a, quant à lui, fait l’état des lieux de l’éducation en Haïti.

"Pour comprendre le système éducatif haïtien, il faut d’abord partir de l’histoire du pays", considère Alexis qui a passé en revue les efforts consentis par les différents régimes qu’a connus le pays depuis son indépendance, en 1804.

Le chef du gouvernement a mis l’accent sur la réforme de l’éducation, amorcée en Haïti à la fin des années 1970 par feu le ministre Joseph C. Bernard. Cette réforme engagée sous la dictature des Duvalier a permis d’introduire le Créole - la langue maternelle de tous les Haïtiens - dans l’enseignement en Haïti. Ce qui, aux yeux d’Alexis, constitue un acquis significatif.

La très faible offre scolaire au niveau du secteur public est, selon le Premier ministre, liée à des problèmes structurels auxquels fait face le pays depuis plusieurs décennies. Alexis a tout de même salué les efforts jusqu’ici consentis pour arriver à une éducation de qualité prenant en compte les desiderata de la population.

Pour cette première journée du forum, le ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp), Gabriel Bien-Aimé, a, lui aussi, articulé son message autour de "l’Ecole haïtienne, forces et faiblesses".

Le professeur Guy Serge Pompilus, les économistes Kesner Pharel, Péguy Boisson et Charles Clermont ainsi que la femme d’affaires Françoise Auguste Mazourka figuraient, eux aussi, parmi les intervenants. [do rc apr 29/01/2008 15:00]