P-au-P, 11 janv. 08 [AlterPresse] --- Une commission technique haïtienne pourrait se rendre dans un bref délai en République dominicaine, afin d’évaluer la situation sanitaire animale sur place, suite à la découverte d’un virus de la grippe aviaire en territoire voisin, apprend l’agence en ligne AlterPresse d’une source proche du ministère de l’agriculture.
En renfort à cette mission technique, les instances gouvernementales haïtiennes devraient solliciter la présence d’experts internationaux, notamment de l’organisation mondiale de la santé animale, précise la source contactée par AlterPresse.
Cette nouvelle disposition serait souhaitée par la délégation multisectorielle dominicaine de 13 membres, qui a pris part, ce vendredi 11 janvier 2008, aux échanges avec les autorités haïtiennes autour du dossier de la grippe aviaire. Suite à une évaluation technique, la partie dominicaine voudrait obtenir un assouplissement de la mesure d’interdiction d’importation d’œufs et de volailles, adoptée par Haïti le 4 janvier dernier.
Selon les informations obtenues par AlterPresse dans les coulisses de la négociation du 11 janvier, des entrepreneurs dominicains, très inquiets, craindraient des faillites imminentes dans le secteur avicole dominicain très dépendant du marché haïtien pour écouler sa production.
Aucun point d’accord n’a encore été annoncé par les dirigeants haïtiens après une réunion de 4 heures de temps du 11 janvier à Port-au-Prince, à laquelle ont notamment pris part le ministre de l’agriculture, l’ingénieur agronome François Severin et le secrétaire d’État à l’agriculture, l’ingénieur agronome Joanas Gué.
Sollicitée par le gouvernement dominicain, cette rencontre a été convoquée en réaction à l’impact de la mesure, le 4 janvier 2008, du gouvernement haïtien d’interdire jusqu’à nouvel ordre les importations de produits avicoles de la République Dominicaine.
En attendant une annonce officielle haïtienne le 12 janvier, la décision à prendre suite à la réunion haïtiano-dominicaine ne relève pas uniquement du ministère de l’agriculture, fait valoir l’ingénieur agronome Séverin.
En temps normal, Haïti achète par jour environ un million d’œufs, transitant en différents points frontaliers depuis la République voisine. Certes, il existe d’autres fournisseurs en la matière, notamment les Etats-Unis d’Amérique, mais qui vendent leurs produits plus chers.
Avant la disposition institutionnelle du 4 janvier 2008, les riverains de la frontière s’approvisionnaient régulièrement en volailles et œufs du territoire voisin, dont l’importation (par cargaisons amenées en camions) est pratiquement bloquée depuis le lundi 7 janvier.
Aujourd’hui, la question d’une alternative, par des actions pour une relance effective de la production avicole nationale à partir du problème enregistré avec la découverte du virus de la grippe aviaire, est posée par différents secteurs sociaux pour faire face à la forte demande d’œufs et de volailles, dont des risques de pénurie sont évoqués sur le marché national en Haïti. [gp rc apr 11/01/2008 17:45]