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Nations-Unies : 300 cas de fraudes et de corruption, dont 1 en Haïti, en cours d’examen interne

P-au-P, 11 janv. 08 [AlterPresse] --- Une équipe spéciale du Bureau des services de contrôle interne (Bsci) de l’Organisation des Nations Unies (Onu) a fait état jeudi de 300 cas de fraudes et de corruption en cours d’examen interne, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

« Le mandat de l’Équipe spéciale est d’enquêter sur les allégations de fraude et de corruption dans le domaine des achats et de transmettre les conclusions de ces enquêtes à la direction du BSCI », rapporte la Secrétaire générale adjointe de ce bureau, Mme Inga-Britt Ahlenius, dans un communiqué de presse parvenu à AlterPresse.

Chargée des enquêtes relatives aux achats, l’Équipe spéciale a été mise en place en janvier 2006, au lendemain de la parution du rapport sur le programme « Pétrole contre nourriture ». Depuis 2005, les rapports du Bsci sont mis à la disposition des États Membres, afin de favoriser la transparence, « l’ADN des opérations de contrôle interne menées au sein de l’ONU », selon Inga-Britt Ahlenius.

Certaines des allégations de corruptions et de fraudes s’inscrivent dans le cadre d’opérations de maintien de la paix en République démocratique du Congo et en Haïti. Précisément en Haïti, ce sont cinq employés qui sont soupçonnés d’avoir influencé un contrat portant sur la livraison de pétrole à hauteur de 10 millions de dollars par an à la société haïtienne Distributeurs nationaux SA.

Il est vital que les services de contrôle interne cherchent à faire toute la lumière sur des attributions de contrats suspects qui risquent de saper l’intégrité et la réputation de l’Onu, estime Robert Appleton, président de l’Équipe spéciale du Bsci.

La perte d’argent n’était pas le seul critère pour identifier des malversations, précise-t-il.

« Certains dossiers que nous traitons n’ont rien à voir avec des pertes sèches d’argent. Ils peuvent concerner des agissements qui, en eux-mêmes, portent atteinte à l’éthique du système des Nations Unies ».

600 millions sur un budget total d’1,4 milliard de dollars, utilisés en ce qui concerne les opérations de maintien de la paix, peuvent être considérés comme étant entachés d’irrégularités, suivant des évaluations de l’Équipe spéciale du Bsci préposée aux enquêtes relatives aux achats, reconnaît Appleton.

« Ce montant significatif correspond à près de 45% du budget des opérations de paix de l’Onu, et il dépasse ce que nous prévoyions de découvrir », déclare Appleton. [cd rc apr 11/01/2008 14:00]