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La Presse Indépendante livrée à la fureur assassine du Clergé lavalas

Note de presse du GRALIP

Port-au-Prince, le 27 Août 2003

Le Groupe de Réflexion et d’Action pour la Liberté de la Presse (GRALIP)
élève la plus vive protestation, contre le serment fielleux et inique,
prononcé le samedi 23 août 2003, par le curé de la paroisse de Léogane,
Fritz Sauvagère, contre la Presse indépendante, Radio Passion FM de Léogane,
Radio Vision 2000 et son correspondant Peterson Milord.

Le GRALIP, dans une tentative d’analyse dépassionnée de l’incident, provoqué
par une prétendue désinformation, n’a trouvé aucune explication rationnelle
à l’accès de rage de ce prêtre fanatique, fou furieux qui - sans le savoir
peut-être - s’est réservé une place peu enviable dans l’histoire, en
ordonnant sous les yeux complices du Chef de l’Etat, l’expulsion de Peterson
Milord et d’un autre confrère de Passion FM, de l’Eglise Notre-Dame du
Rosaire.

Cet acte de démence politique qui relève de la psychiatrie, hypothèque la
mission pastorale du prêtre vis-à -vis des fidèles et fait peser une lourde
menace à la fois sur l’exercice des libertés démocratiques, la doctrine
morale et l’universalité dont se prévaut l’Eglise Catholique Romaine.

Comme jadis, au temps du macoutisme triomphant, où des directeurs de
conscience troquaient allègrement la soutane pour le gros bleu, la bible
pour le révolver ; le père Fritz Sauvagère, produit des relations
incestueuses entre l’Eglise Catholique Romaine et l’Etat lavalas, n’a fait
que se mettre au diapason de la délinquance ambiante.

Où a-t-on jamais vu un citoyen, de surcroît un journaliste, essuyer dans un
lieu de culte, les bordées d’injures et les sales invectives d’un original
délirant du haut de la Chaire, se demande le GRALIP ?

Le hic, c’est que le président Aristide est resté impassible devant ce
spectacle ahurissant ; avant d’emboiter le pas au curé effronté, en faisant
pour la ènième fois, la différence entre les journalistes diseurs de vérité
et ceux qui sont à ranger dans la catégorie des menteurs.

Le GRALIP prend bonne note de la condamnation de l’incident du 23 août 2003,
par l’Archevêché de Port-au-Prince qui, bizarrement, a évité de citer le nom
du prêtre fautif, et d’annoncer une quelconque mesure disciplinaire à son
encontre.

Il est impératif que le père Fritz Sauvagère - Lwijanboje de profession -
présente lui-même des excuses publiques aux deux confrères victimes.

D’aute part, le GRALIP a été extrêment choqué, d’entendre un autre turbulent
prêtre lavalas, Edner Devalcin, s’attaquer à l’intégrité morale de la
journaliste et directrice de programmation de Radio Kiskeya, Lilianne
Pierre-Paul ainsi que d’autres membres de la Presse indépendante.

Le GRALIP apprécie, à sa juste valeur, la riposte fulgurante de la consoeur,
maintes fois menacée, dans l’exercice de ses fonctions, par des partisans
déchainés du pouvoir.

Après les députés contestés Wilner Content et Olive Bruno, le secrétaire
d’Etat à la jeunesse et aux sports, Herman Nau et les « organisations
populaires », c’est au tour du Carré des prêtres lavalassiens de se mettre
en ordre de bataille contre l’espace de libre expression et de préservation
des acquis démocratiques, symbolisé par les médias et journalistes
indépendants.

En général, ces surenchères médiatiques sont les signaux précurseurs
d’avalanches funestes. Autant s’en méfier.

Le GROUPE de Réflexion et d’Action pour la Liberté de la Presse, loin d’être
hostile au cléricalisme et à l’engagement politique des religieux -
résultante des avancées de la théologie de libération en Amérique Latine -
souhaite, au plus vite, un examen de conscience collectif face aux dérives
périlleuses d’une frange importante de l’Eglise Catholique Haïtienne, mère
nourricière de monstrueuses créatures, aujourd’hui riches et puissantes.

Enfin, le Groupe de Réflexion et d’Action pour la Liberté de la Presse
appelle à la solidarité dynamique entre confrères et consoeurs, en vue de
défendre la liberté de l’information ; au moment où les médias indépendants
risquent d’être embrigadés dans un processus électoral à marche forcée.

Pour le GRALIP :

Vario Sérant, Coordonnateur Principal

Stéphane Pierre Paul, Assistant-Coordonnateur

Ronald Colbert, Administrateur