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Haïti/Nations Unies : 2008, année de partenariat multidimensionnel

P-au-P, 7 janv. 08 [AlterPresse] --- L’année 2008 est considérée par la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (Minustah) comme une année de partenariat multidimensionnel devant permettre au pays de créer un environnement propice au progrès économique et social.

« Notre vœu le plus cher est que l’année qui s’ouvre soit celle du partenariat (…) Il doit être soutenu par une volonté politique constante », lance Hédi Annabi, chef civil de la mission onusienne, dans une conférence de presse à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse,ce 7 janvier 2008.

Il s’agit, en premier lieu, d’un partenariat entre tous les Haïtiens, notamment à travers leurs représentants au niveau des trois pouvoirs.

La deuxième dimension concerne les Haïtiens et la communauté internationale et la troisième doit se développer au sein de la communauté internationale appelée à travailler de manière concertée pour maximiser l’impact de son assistance au renforcement des institutions haïtiennes, selon le diplomate onusien.

Annabi prône la participation active de l’ensemble des composantes de la société haïtienne pour contribuer à asseoir ce partenariat.

« Si nous continuons à travailler en partenariat pour renforcer la stabilité politique, pour instaurer l’état de droit et combattre la corruption, nous pourrons ensemble créer un environnement propice à l’avènement d’un avenir meilleur pour tous », déclare Hédi Annabi lors de cette conférence de presse, ce 7 janvier 2008.

Hédi Annabi affirme que « la clé de la réussite ou de l’échec de la stabilisation » se trouve entre les mains des Haïtiens. En dehors de ce véritable partenariat, le haut responsable onusien pense que « rien ne sera possible ».

Le partenariat entre Haïtiens, précise-t-il, c’est d’abord le partenariat entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.

Le chef de la mission onusienne juge nécessaire de mettre à profit la volonté de coopération et de dialogue qui se manifeste à travers ces institutions en vue d’aboutir à la réalisation des élections partielles pour renouveler le tiers du sénat.

« Nous espérons que ces élections marqueront une étape supplémentaire dans le processus démocratique qui a abouti en 2006 à l’élection du président de la République et à la mise en place du gouvernement actuel et des deux chambres du parlement », ajoute Hédi Annabi.

Le diplomate onusien estime important pour Haïti de continuer à miser sur l’appui de la communauté internationale qui se manifeste notamment à travers la Minustah, laquelle poursuivra, en 2008, sa collaboration avec la police nationale d’Haïti (Pnh) en vue de maintenir la sécurité dans le pays.

En 2008, les autorités haïtiennes prévoient de former plus d’un millier de policiers supplémentaires pour renforcer l’effectif de la Pnh.

Les bailleurs de fonds ont notamment promis de soutenir l’extension de l’Académie de police et cinquante commissariats de police seront rénovés sur l’ensemble du territoire national, selon le chef civil de la Minustah.

Par ailleurs, Hédi Annabi annonce des projets visant le renforcement de l’appareil judiciaire, notamment avec la réouverture de l’école de la magistrature et le rétablissement du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.

La gestion des frontières

Dans sa dernière résolution, adoptée en octobre 2007, le Conseil de sécurité donne mandat à la Minustah de participer à la gestion des frontières haïtiennes.

Plusieurs dizaines de militaires onusiens sont déjà déployés à Ouanaminthe (Nord-Est d’Haiti), Belladère (Centre), Malpasse (Ouest) et Anse-à-pitre (Sud-Est), quatre principales régions frontalières d’Haïti avec la République Dominicaine, souligne Hédi Annabi.

A chacun de ces points, entre 30 et 40 militaires sont en campement, accompagnés d’un certain nombre de policiers des Nations Unies (Unpol), poursuit Annabi.

« Ce déploiement initial sera complété, dans un deuxième temps, par une présence accrue dans les ports, et un peu plus tard, dans un troisième temps, par le déploiement d’une composante maritime », précise le chef civil de la mission de l’Onu.

La présence de ces casques bleus dans la zone frontalière vise, selon Annabi, à « aider le gouvernement dans ses efforts pour rétablir l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire, pour assurer le contrôle du passage de biens et de personnes, et plus généralement pour promouvoir l’ordre dans les régions frontalières ».

De tels efforts, poursuit le responsable onusien, devraient favoriser un accroissement des recettes douanières tout en luttant contre les trafics illicites d’armes, de munitions et de drogue.

Le diplomate onusien estime qu’« Haïti est sur la bonne voie » en dépit de problèmes cuisants comme celui du chômage.

« Je crois comprendre que l’économie a connu, au cours de l’année 2007, un taux de croissance de 3 à 3.5%. Je suis convaincu que ce beau pays peut continuer à progresser et à regarder l’avenir avec confiance si chacun assume sa part de responsabilité », soutient Hédi Annabi. [do apr 07/01/2008 14 :40]