P-au-P, 3 janv. 08 [AlterPresse] ---- La création d’emplois pour combattre la vie chère, le développement de l’agro-industrie et le renforcement de la production nationale, la lutte contre l’évasion fiscale, constituent la toile de fond du discours du président René Préval à l’occasion du nouvel an, le mardi 1er janvier 2008, suivant le recoupement fait par l’agence en ligne AlterPresse.
Tout en se félicitant de l’amélioration de la situation sécuritaire, le chef de l’Etat juge nécessaire de travailler à la consolidation de ces acquis.
« La lutte pour la sécurité n’est pas encore terminée. Il y a encore trop de kidnappings dans le pays », déclare René Préval sur la place d’Armes des Gonaïves, à 171 kilomètres au nord de la capitale.
Préval, qui estime qu’un seul cas de kidnapping est déjà insupportable, promet de renforcer les capacités d’action de la police judiciaire en vue de traquer les bandits et les kidnappeurs.
« La lutte pour augmenter les recettes de l’Etat est à un stade avancé. Si l’Etat n’a pas d’argent, il ne peut pas fournir du service », affirme René Préval qui annonce pour bientôt le dépôt d’un projet de loi sur l’évasion fiscale.
Avec cette loi, le chef de l’Etat indique que la direction générale des impôts (Dgi) sera en mesure de sévir contre les contribuables qui ne veulent pas s’acquitter de leurs redevances envers le fisc.
« En Haïti, ne pas payer l’impôt n’est pas un crime, alors que dans d’autres pays comme les Etats-Unis [d’Amérique] c’est un crime qui entraîne la prison », avance René Préval qui pense qu’« il faut criminaliser l’évasion fiscale ».
Le président de la république a également fait l’éloge de son équipe dans le combat contre la corruption dans le pays.
« Des efforts ont été consentis dans la lutte contre la corruption, je peux vous dire que la lutte contre la corruption est la plus difficile, parce que la corruption est forte, ses racines sont profondes », soutient le président Préval.
Des progrès en matière de justice et de police sont à consolider, selon le chef de l’Etat considérant qu’il y a encore de nombreux problèmes à résoudre dans d’autres domaines, comme celui du chômage ou du sous-emploi.
« Le problème le plus crucial, c’est la quantité de personnes qui ne travaillent pas. En dépit de l’augmentation des recettes publiques, grâce à la douane et à la Dgi, et malgré la disponibilité des fonds de la communauté internationale, l’Etat n’arrive pas à dépenser toutes les sommes qu’il aurait dues dépenser », reconnaît Préval.
Le chef de l’Etat appelle les ministres à déployer en ce sens beaucoup plus d’efforts. Il a aussi mis l’accent sur la faible capacité d’exécution des entreprises privées tout en jugeant que l’Etat doit venir à la rescousse de ce secteur.
« Nous devons inventer des formules pour créer, immédiatement, des emplois », martèle René Préval.
Il a plaidé en faveur de la valorisation de la production nationale pour combattre la vie chère en exploitant notamment le secteur agro-industriel par la transformation de produits fruitiers et avicoles.
L’exploitation de la pisciculture et de la filière collinaire est encouragée par le président de la république.
René Préval a fait ces adresses à la nation à l’occasion du 204e anniversaire de l’indépendance nationale conquise, selon lui, grâce à « l’unité de nos ancêtres ». Le chef de l’Etat appelle toutes les forces de la nation à marcher dans le sillage des généraux de la guerre de l’indépendance. [do rc apr 03/01/2008 14 :30]