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Éducation : Rentrée des classes " hypothétique " en Haïti

Par Ingrid Jean Baptiste

P-au-P., 12 août 2003 [AlterPresse] --- La rentrée des classes, prévue pour le 8 septembre prochain, est « hypothétique » selon ce qu’a affirmé à AlterPresse le Coordonnateur de l’Union Nationale des normaliens haïtiens (Unnoh) Josué Mérilien.

Les parents pourront difficilement faire face a leurs obligations en matière d’éducation de leurs enfants, a soutenu Josué Mérilien.

En Haïti, a-t-il expliqué, 90% des écoles sont privées et la situation de la majorité de la population haïtienne est très critique à cause de l’augmentation du coût des produits de première nécessite au cours de ces 2 dernières années, des pertes d’argent dans les coopératives et l’augmentation du prix de l’écolage.

Beaucoup de mères de famille sont aux abois pour payer les frais d’entrée, pour acheter les fournitures classiques et l’uniforme des enfants.

« J’ai 3 filles, je ne sais pas où je vais trouver de l’argent pour envoyer les 2 plus grandes à l’école. Je comptais envoyer la plus petite aussi, mais je serai obligée de la garder à la maison », a confié Jacqueline Cadémus à AlterPresse.

Selon une mini enquête, réalisée par AlterPresse, la hausse du coût de la majorité des écoles privées se situe entre 12% et 100% au cours de cette année. Le prix moyen de la mensualité scolaire se situe entre 450.00 gourdes et 1,500.00 gourdes.

En plus de la scolarité, les parents doivent aussi payer des frais scolaires annuels, qui ont, en général, doublé et qui se situent en moyenne entre 5,000.00 gourdes et 10,000.00 gourdes.

Les tissus, utilisés pour la confection des uniformes, ont connu une hausse de 25.00 gourdes l’aune. Certains sont passés de 25.00 gourdes à 50.00 gourdes, d’autres de 50.00 gourdes à 75.00 gourdes et d’autres encore de 150.00 gourdes à 175.00 gourdes. Le coût de la confection se situe entre 200.00 gourdes et 350.00 gourdes.

Avec un salaire minimum journalier de 75.00 gourdes par jour, le salaire mensuel de base d’une ouvrière et d’un ouvrier atteint rarement 1,500.00 gourdes.

L’Unnoh critique l’inadéquation entre l’augmentation du prix de l’écolage et les services offerts.

« Beaucoup d’établissements scolaires ont augmenté le prix de la scolarité, sans fournir, en réalité, des services adéquats », a dit le Coordonnateur de l’Unnoh.

Cette hausse est « la conséquence de l’irresponsabilité de l’État, qui devrait prendre en charge l’éducation et réguler le fonctionnement des écoles privées ». [ijb gp apr 26/08/2003 17:00]