P-au-P, 18 déc. 07 [AlterPresse] --- L’organisation Médecins Sans Frontières/Belgique met fin à ses activités à Cité Soleil où la situation sécuritaire s’est largement améliorée au cours de ces derniers mois, selon l’organisation internationale, présente dans ce vaste bidonville au nord de Port-au-Prince depuis 2005.
Depuis avril 2007, Msf n’a reçu aucun blessé par balle au Centre hospitalier Sainte Catherine Labouré (Choscal) où l’organisation fournissait des soins gratuits à des personnes en difficulté, indique Jessica Neerkorn, cheffe de mission de Msf Belgique, lors d’une conférence de presse.
« La population du quartier ne vit plus dans une situation d’enclavement », affirme Neerkorn. Entre 2006 et le premier trimestre de 2007, « un minimum de 1000 personnes sont décédées à cause de la violence à Cité Soleil », confirme-t-elle.
« A Cité Soleil, la situation d’urgence est terminée, mais la situation de crise chronique perdure », s’empresse de préciser Jessica Neerkorn.
La responsable de MSF/Belgique demande aux « Nations Unies et aux bailleurs de fonds de soutenir les efforts des autorités haïtiennes pour garantir des soins de qualité » à Cité Soleil.
Depuis son installation dans ce bidonville, en juillet 2005 et jusqu’à fin novembre 2007, Médecins Sans Frontières dit avoir effectué un total de 72 000 consultations au Centre haïtiano-arabe plan international (Chapi) et 32 000 à Choscal.
Entre septembre 2005 et décembre 2006, quelque 579 blessures par balle ont été soignées, selon des statistiques fournies par Marta Iscla, coordinatrice médicale de Msf Belgique.
Les chiffres recensés durant la mission de Msf à Cité Soleil sont très impressionnants, relève Jessica Neerkorn tout en précisant qu’Haïti n’est pas un pays en guerre.
En plus des consultations et des blessures par balle soignées, 5500 accouchements et plus de 3 000 interventions chirurgicales, dont 1800 urgences ont été pris en charge à Choscal, selon Marta Iscla. La coordinatrice médicale de Msf Belgique informe que plus de 13 000 patients ont été hospitalisés à Choscal.
Cap sur Martissant
Msf/Belgique se consacre maintenant à Martissant, une zone de la périphérie sud de la capitale, réputée fragile, où « 23% des cas de décès sont liés à la violence », selon les responsables de l’organisation.
Depuis décembre 2006, Msf assiste des gens à travers son centre d’urgences à Martissant 25 et ses cliniques mobiles à Ti Bois, Grand Ravine, Bolosse et Barreau, tous des quartiers de Martissant, indique Jessica Neerkorn.
Avec une moyenne de 20 plaies par balle par mois, Msf dit avoir soigné 206 blessés dans l’espace de 11 mois à Martissant. « Cela nous montre que la violence est toujours présente à Martissant », estime Marta Iscla.
En 2008, Msf promet de continuer ses activités auprès des populations en détresse et vulnérables en Haïti. [do gp apr 18/12/2007 14 :00]