P-au-P, 26 aout 03, [AlterPresse] --- De bonnes élections ne peuvent avoir lieu avec le pouvoir en place, selon le Mouvement Révolutionnaire Haïtien (MRA), une organisation politique basée au Cap Haïtien, où elle célébrait son 2ème anniversaire.
« Lavalas ne peut pas réaliser de bonnes élections », a déclaré le porte-parole du MRA Préméus Jasmin à AlterPresse. Selon le porte-parole du MRA, « le pouvoir lavalas ne trompera pas une nouvelle fois le peuple haïtien dans des élections frauduleuses ». Il a proposé la création d’un front populaire haïtien pour exiger le départ d’Aristide.
Le président Jean Bertrand Aristide a pratiquement lancé ce 25 août la campagne de son parti Fanmi Lavalas en invitant le peuple à aller aux urnes le 23 novembre prochain. L’ensemble des partis de l’opposition a jusqu’à présent dit non à des élections en dehors de la résolution 822 de l’Organisation des Etats Américains (OEA), qui prévoit la mise en place d’un Conseil Electoral Provisoire de consensus.
Selon Préméus Jasmin, le peuple haïtien « ne peut plus supporter le pouvoir lavalas » qui, a-t-il dit, « reproduit les mêmes actes barbares des gouvernements militaires de l’après 1986 ».
Préméus Jasmin a aussi dénoncé les multiples cas de violation des droits humains enregistrés en Haïti. Il a accusé le président Aristide d’ « entretenir des rapports de complicité avec des assassins notoires ». Des crimes ont été planifiés « à partir du palais national », a-t-il soutenu.
Le porte-parole du MRA a dénoncé des exactions de policiers qui « sèment la terreur dans le département du nord. « la Police Nationale d’Haïti (PNH) devient
aujourd’hui pire que l’armée d’Haïti », a-t-il estimé.
Au plan économique, Amicile Eugène, 2ème porte-parole du MRA, a pour sa part dénoncé le comportement du gouvernement lavalas qui négocie des accords de prêts avec les bailleurs de fond internationaux, « augmentant la dette externe du pays ». « le peuple haitien ne remboursera aucune dette, dont il n’a pas bénéficié », a-t-elle déclaré à AlterPresse.
Le MRA dit « non à l’application du plan néolibéral et au projet de zone franche sur les terres fertiles d’Haïti » dans la plaine de Maribaroux sur la frontière Haitiano-Dominicaine, a fait savoir Amicile Eugène. « Nous ne pouvons libéraliser notre marché et fermer les yeux sur l’importation de mauvais produits », a-t-elle conclu. [rv gp apr 26/08/2003 15:40]