P-au-P, 17 déc. 07 [AlterPresse] --- La chambre des députés d’Uruguay a approuvé, le mercredi 12 décembre 2007, une nouvelle loi sur les médias communautaires définissant l’attribution des fréquences sur base de « concours ouverts, transparents et publics », selon les informations parvenues à l’agence en ligne AlterPresse.
« Nous souhaitons, avec la prochaine entrée en vigueur de cette loi, la résolution la plus juste de l’enjeu posé par les médias communautaires », affirme l’organisation Reporters sans frontières (Rsf), tout en se déclarant consciente des difficultés à venir, compte tenu du nombre de médias concernés, et formant le vœu de voir d’autres pays du continent suivre l’exemple de l’Uruguay.
La nouvelle législation, adoptée en Uruguay, définit les radios et télévisions communautaires comme des “services d’intérêt public, indépendants de l’État, fournis par des associations civiles à but non lucratif”, destinées à “satisfaire aux nécessités de la communication, à consacrer l’exercice du droit à l‘information et la liberté d’expression” des citoyens.
Elle fixe peu de restrictions, hormis l’absence de but lucratif et de prosélytisme politique et religieux.
Un tiers des fréquences disponibles en Uruguay doit être attribué aux médias communautaires, établit notamment la nouvelle loi.
A compter de sa promulgation, les médias communautaires disposeront d’un délai de soixante jours, d‘ici au mois de mars 2008, pour se faire recenser auprès de l’Union régulatrice des services communautaires (Ursec) et ainsi faire acte de candidature pour obtenir une fréquence légale.
Volontaire, ce recensement n’est valable que pour les médias émettant depuis au moins un an avant l’entrée en vigueur de la nouvelle loi, d’après les informations obtenues par AlterPresse auprès de Reporters sans frontières.
“ En pleine expansion en Amérique latine, ces médias, qui sont d’importants vecteurs d’information de proximité et de pluralisme, ne peuvent demeurer plus longtemps dans la clandestinité. La définition de leur statut, les critères et les conditions d’attribution des fréquences, introduits dans la nouvelle loi, nous semblent constituer de réelles avancées », écrit Rsf.
La principale innovation du texte réside justement dans l’attribution des fréquences “par concours ouverts, transparents et publics”, non plus à la discrétion de l’État comme auparavant.
Un nouveau Conseil honoraire consultatif, constitué de représentants de l’État, de la société civile et d’universités publiques et privées, serait désormais habilité à intervenir dans le processus d’attribution et de renouvellement des fréquences, apprend AlterPresse de Reporters sans frontières. [cd rc apr 17/12/2007 14 :30]