P-au-P., 13 déc. 07 [AlterPresse] --- « Aujourd’hui, pourquoi une carte d’identification nationale ? Face à une multiplicité de problèmes : problème de migration, problème de sécurité nationale, problèmes de trafic de drogue, de trafic illicite d’armes, de trafic d’enfants, etc. tous les États cherchent à se doter d’un document sûr, d’un document sécurisé permettant d’identifier les citoyens ».
C’est le directeur de l’Oficice national d’indentification (ONI), Ronald Cauvy, qui parle en ces termes.
La CIN avait vu le jour en 2005, dans un contexte particulier. Le gouvernement intérimaire de l’époque avait profité du support fourni par les bailleurs pour l’organisation des élections pour mettre en place « un système de gestion de l’identité basé sur l’identification nationale ».
La CIN a des applications diverses. « Vous pouvez l’utiliser pour voter. C’est aussi une carte d’identification. Elle éclipse ou élimine la carte d’identité fiscale ».
En effet, comme l’explique le patron de l’ONI, la Direction générale des impôts (DGI) n’émet plus de carte d’identité fiscale, mais de préférence un document intitulé matricule fiscal. Ce dernier reprend à la fois le numéro de la carte d’identité fiscale et celui de la carte d’identification nationale.
La CIN comporte plus d’informations que la carte d’identité fiscale. On y trouve des données biométriques, garantissant « la permanence » de l’identification des citoyens.
Selon Ronald Cauvy, des informations recueillies par l’ONI auprès de l’Institut Haïtien de statistiques (IHSI) font voir qu’il y a à peu près tous les ans 240 mille nouveaux citoyens. L’âge de la citoyenneté en Haïti est de 18 ans (révolus).
Depuis le début du processus de l’identification nationale des citoyens, l’ONI a déjà enregistré plus de 260 mille personnes.
Cependant, une partie des personnes (20 pour cent) qui se présente à l’office avait déjà la CIN. Selon Ronald Cauvy, le système permet d’identifier tout individu qui avait déjà retiré sa carte d’identification nationale.
« Nous manipulons des données biométriques. Nous avons les empreintes, les photographies. À partir de la comparaison des empreintes avec les photos, nous pouvons savoir si une personne avait déjà retiré la carte d’identification nationale ».
L’Office national d’identification est un organisme placé sous la tutelle du Ministère de la justice et de la sécurité publique. Sa mission essentielle est de gérer l’identification des citoyens et de tenir un registre comportant toutes les données sur la population.
L’idée (de la création) d’un office de ce genre n’est pas nouvelle. En 1987, un an après la chute de la dictature des Duvalier, le gouvernement militaire de l’époque avait fait publier un décret prévoyant la mise sur pied d’un office pour identifier les citoyens vivant sur le territoire.
Dans divers pays, les données démographiques, qu’il s’agit de (données) de recensement, de registres administratifs (État civil et registres d’immigration), d’enquêtes post-censitaires ou d’informations provenant d’organismes comme l’ONI, permettent aux décideurs de prendre de bonnes décisions dans des domaines comme la santé, l’emploi et la migration.
Se servir de ces données dans le cadre de la prise de décisions susceptibles d’améliorer les conditions de vie de la population n’est pas dans la culture des dirigeants haïtiens. [vs gp apr 13/12/07 14 :00]
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Cet article fait partie d’une série intitulée « Nou tout konte » et réalisée avec le concours du Fond des Nations-Unies pour la Population (UNFPA). Dans ce cadre, des chroniques radios hebdomadaires sont également diffuées sur Radio Kiskeya suivant l’horaire ci-dessous :
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