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L’Espagne accorde 1,5 millions d’euros pour soutenir le micro crédit en Haïti

P-au-P, 12 déc. 07 [AlterPresse] --- L’Agence espagnole de coopération internationale (Aeci) vient d’octroyer une nouvelle aide de 1,5 millions d’euros à l’Association pour la coopération avec la micro-entreprise (Acme), a annoncé l’Aeci en présence de plusieurs journalistes, dont un reporter de l’agence en ligne AlterPresse.

L’annonce a été faite au cours d’une visite, ce 12 décembre 2007, de l’ambassadeur d’Espagne, Juan F. Trigo, en compagnie de la coordonnatrice de l’Aeci, Rosa Beltrán, à l’un des bureaux de l’Acme à Port-au-Prince, puis dans un marché public du quartier de Carrefour Feuilles (secteur sud-est de la capitale).

« Depuis sa création il y a 10 ans, l’Acme à déjà accordé 20 000 prêts échelonnés sur une période de 3 à 6 mois pour des montants variant de 1000 à 75 000 gourdes. 69% des bénéficiaires sont des femmes qui profitent de leurs prêts pour investir dans le domaine du commerce, en règle générale, et dans les services et la production plus rarement. Les taux de remboursement sont très bons, puisqu’ils s’élèvent à 95% », a confié le directeur exécutif de l’Acme, Sinior Raymond.

Actuellement, l’association, qui compte 15 agences sur Port au Prince, souhaite s’étendre à la province pour atteindre le chiffre de 25 agences dans le pays. Disposant de 4 millions de dollars américains de fonds propres, l’Acme a un délai de 10 ans pour rembourser le nouvel apport de l’Aeci à un taux de 5% l’an.

Le micro-crédit « est un système qui a prouvé son efficacité dans les pays du Sud », signale l’ambassadeur d’Espagne en Haïti, Juan F. Trigo, en rappelant que le père de ce concept est Muhammad Yunus (Prix Nobel de la paix 2006) qui a mis en place la première institution de micro crédit, la Gramen Bank, en 1978 au Bangladesh.

Tout en admettant que, dans les conditions actuelles, le micro crédit ne permet pas aux micro entrepreneurs de sortir de la structure informelle en Haïti, l’ambassadeur Trigo fait valoir qu’il facilite néanmoins la résolution de problèmes quotidiens.

A terme, « notre intention est d’attirer l’investissement espagnol en Haïti et de contribuer à la croissance du pays », ajoute l’ambassadeur Trigo.

Car, « la coopération peut aider, mais ce sont les investissements qui créent des emplois », dit-il.

L’ambassadeur espagnol et la coordonnatrice de l’Aeci se trouvaient dans les locaux de l’Acme le jour même où les clientes et clients de l’association recevaient des chèques de décaissement. Après s’être entretenus avec le directeur exécutif d’Acme, ils se sont rendus ensuite au marché de Tunelle, à Carrefour-Feuilles, pour rencontrer des bénéficiaires de prêts.

Plusieurs marchandes ont salué l’initiative espagnole et reconnu la validité de l’action de l’Acme. Cependant, elles se sont plaintes de la rigidité des conditions d’acquisition de prêts et ont souhaité pouvoir bénéficier de fonds plus importants pour mieux développer leurs activités commerciales.

L’Aeci a décidé de renouveler, fin 2007, son soutien à l’Acme au vu des bons résultats générés par l’association qui avait obtenu une première contribution espagnole en 2005. [cd rc apr 11/12/2007 14 :00]