P-au-P, 10 déc. 07 [AlterPresse] --- La Journée internationale des droits humains, ce lundi 10 décembre 2007, offre à la Plate-forme des organisations haïtiennes de droits humains (Pohdh) l’occasion de plaider en faveur des droits économiques, sociaux et culturels de la population haïtienne, relève l’agence en ligne AlterPresse.
La Pohdh, qui fête également ses 16 ans d’existence, appelle les autorités haïtiennes à garantir le droit au logement de la population.
En ce 10 décembre 2007, « nous voulons sensibiliser les autorités de l’Etat sur la nécessité de développer une politique de logements sociaux », affirme Jean-Charles Jean Euvrard, secrétaire exécutif de la Pohdh.
En Haïti, les gens des couches défavorisées, qui vivent, pour la plupart, dans des conditions exécrables, n’ont pratiquement pas accès à un logement décent, selon la Pohdh qui estime que « l’Etat haïtien n’a aucune politique de logements sociaux ».
« Nous voulons également porter la population à reconnaître que ses droits ne se résument pas à une question de droits civils et politiques, nous voulons dire aux Haïtiens qu’ils ont également des droits économiques, sociaux et culturels à côté des droits civils et politiques », soutient le secrétaire exécutif de la Pohdh.
Convaincu que le droit à un logement décent, aux soins de santé et à l’éducation, est une responsabilité de l’Etat, Jean-Charles Jean Euvrard considère que « l’Etat a la possibilité de garantir ces droits ».
Pour appuyer ses dires, le militant des droits humains se réfère aux dépenses faramineuses effectuées par les autorités haïtiennes dans l’achat de véhicules et dans les voyages à l’étranger.
« En Haïti, il n’y a aucune politique de logements sociaux ni d’aménagement du territoire », s’indigne le père Jean Hanssens de la commission nationale épiscopale de l’église catholique romaine Justice et Paix (Jilap), membre de la Pohdh.
Pourtant, poursuit le religieux, l’être humain a le droit de vivre dans un environnement stable, dans la paix, et de satisfaire ses besoins fondamentaux.
Le père Jean Hanssens admet toutefois que l’Etat ne peut pas donner une maison à chacune et/ou chacun de ses citoyens. L’important, pour le militant des droits humains, c’est d’établir une politique de logements sociaux en créant des emplois pour augmenter le pouvoir d’achat de la population.
Quid de l’état des droits humains aujourd’hui ?
La Journée internationale des droits humains, ce 10 décembre 2007, est également l’occasion pour les responsables de la Pohdh d’évaluer la situation des droits de la personne en Haïti.
Tout en admettant que « la question des droits humains demeure préoccupante » en Haïti, le secrétaire exécutif de la Pohdh, Jean-Charles Jean Euvrard, note, sur le plan sécuritaire, des avancées significatives qui méritent d’être renforcées.
Le père Jean Hanssens parle, quant à lui, d’une « légère amélioration », tout en soulignant que « la détention prolongée existe encore » de même que les « arrestations illégales ».
En outre, le responsable de la Jilap examine la corruption comme une violation des droits humains. A son avis, le contribuable ne devrait pas verser des pots-de-vin en échange des services publics.
L’Etat a failli à sa mission de mettre des structures adéquates permettant aux Haïtiens des grandes villes et des sections communales d’avoir accès à un meilleur service d’état civil, selon le père Jean Hanssens qui signale combien de nombreuses Haïtiennes et de nombreux Haïtiens ne jouissent pas de leur citoyenneté.
En guise d’activités pour commémorer, ce 10 décembre 2007, le 59 e anniversaire de la déclaration universelle de droits humains, la Pohdh a organisé une conférence-débat sur le droit aux logements sociaux.
Des livres, rapports d’enquête et autres documents publiés par les organisations membres de la Pohdh, ont été exposés, a constaté AlterPresse. [do rc apr 10/12/2007 13 :40]