P-au-P., 8 déc. 07 [AlterPresse] --- Le directeur gérant de la Banque Mondiale, Juan J. Daboub, chef des opérations pour l’Amérique Latine et la Caraibe a exprimé, ce 8 décembre à Port-au-Prince, sa satisfaction de l’execution des projets de la banque en Haiti.
« J’ai pu me rendre compte que renforcer les capacités des gens change les choses », déclare le haut fonctionnaire de la Banque Mondiale lors d’un entretien avec des journalistes dont un reporter d’AlterPresse, alors qu’il était sur le point de boucler une visite de 36 heures en Haïti.
Au premier jour de sa visite, le directeur gérant de la Banque Mondiale s’est rendu aux Cayes (Sud), où il a visité des projets financés par son institution. Il s’est par la suite entretenu avec des autorités gouvernementales, des membres du secteur privé et de plusieurs associations civiles.
Après avoir constaté les dégâts enregistrés lors du passage du cyclone Noel, qui a fait 66 morts en Haïti, Daboub affirme que dans le Sud, « la société civile et les autorités locales travaillent conjointement, avec l’aide de la Banque Mondiale, afin de réhabiliter les zones affectées ».
Selon lui, cette institution financière a consacré 200 millions de Dollars et des fonds additionnels à Haiti depuis 2005. A présent, assure-t-il, la banque se prépare à débloquer 50 millions de Dollars pour « le développement communautaire, les désastres, l’éducation, le renforcement des institutions et du secteur privé ».
Daboub a eu un entretien le 7 décembre avec le président René Préval, accompagné de quelques-uns de ses ministres. Le directeur gérant de la Banque Mondiale en est sorti avec l’idée que Préval a « une claire vision des mécanismes à mettre en œuvre pour faire avancer le pays ». Cependant un des défis majeurs c’est « comment appliquer les solutions », poursuit-il.
« Le gouvernement exprime de bonnes intentions », mais « il y a des faiblesses en terme de capacité d’exécution », précise le responsable, garantissant que son institution va se pencher sur ce dossier, tandis que le président haïtien s’est engagé à prendre des mesures appropriées.
D’autre part, Daboub insiste sur le rôle que doit jouer, selon lui, le secteur privé, lequel est assuré de l’appui de la Banque Mondiale pour pouvoir créer des emplois.
« L’assistance économique ne va pas résoudre les problèmes d’Haiti », insiste-t-il, tout en précisant que « la meilleure manière d’alléger la pauvreté est de créer des emplois ».
Interrogé sur les conditions de l’aide de la Banque Mondiale à Haïti, le directeur gérant de cette institution soutient que cette dernière « n’impose aucune condition (…), mais propose des repères », à partir d’ « expériences qui ont réussi et d’autres qui ont échoué ».
« Les formules magiques n’existent pas », conclut-il.
Juan J. Daboub a laissé Haïti ce 8 décembre pour la République Dominicaine, quatrième étape d’une tournée en Amérique latine et dans la Caraïbe, qui l’a conduit également au Brésil et au Mexique. [gp apr 08/12/2007 20:00]