P-au-P., 7 déc. 07 [AlterPresse] --- « Nous, les PV-VIH, nous payons des
taxes comme tout le monde. Nous avons le droit de trouver les soins de
santé. Nous avons le droit de trouver les médicaments. Je crois que, dans le
budget national, le gouvernement doit prévoir une rubrique spéciale pour la
lutte contre le VIH-Sida, la recherche, la prévention et les traitements ».
Ces sont des revendications exprimées par un PV-VIH (Personne vivant avec le virus du Sida), Jean Saurel Beaujour, à l’occasion de la journée mondiale contre le sida.
Pour mener la lutte contre le sida, Haïti bénéficie de l’appui financier
notamment du Fonds global, du Plan d’urgence du président américain pour la
lutte contre le sida (PEPFAR), de diverses agences du Système des Nations
unies et de certaines fondations comme celle de Bill Gates.
De l’avis du directeur du Ministère de la santé publique et de la population
(MSPP), « nous pouvons dire que la lutte contre le VIH-Sida est fructueuse
quand les fonds qui seront disponibles sont bien utilisés de façon à pouvoir
augmenter la survie des patients, améliorer leur qualité de vie, leur
permettre de trouver des emplois à travers certaines activités génératrices
de revenus, leur fournir une alimentation ». « C’est dans ce sens que nous
pourrons dire que la lutte contre le VIH-Sida est un succès ».
Selon Gabriel Thimotée, les fonds disponibles doivent permettre deux choses
essentielles, « conformément à la vision du ministère : Améliorer la
condition globale des PV-VIH, mais aussi renforcer le système global de
santé dans le pays ».
Une Commission nationale de lutte contre le sida est en place en Haïti
depuis 1988. Cette commission comprend des institutions tant publiques que
privées. « Cette commission a toujours affiché une ferme détermination dans
la lutte, comme l’attestent les bons résultats obtenus à date », souligne le
directeur général du MSPP.
Ces résultats concernent, selon le docteur Gabriel Thimothée, la réduction
de la prévalence du VIH, passant de 7 pour cent à 3.1 pour cent. Ils ont
trait aussi à la mise sous anti-rétroviraux de plus de douze mille patients
et (à) une augmentation du nombre de sites PTME, « c’est-à-dire les sites où
l’on peut faire la prévention de la transmission mère et enfant, passant de
trois sites à soixante-dix sites.
L’épidémiologiste impute ces bons résultats à « une bonne collaboration
entre les secteurs public et privé, et aussi à l’engagement ferme de nos
partenaires internationaux ».
Parmi les institutions privées engagées dans cette dynamique de
(collaboration) figurent les Centres GHESKIO (qui militent dans le domaine
depuis bientôt vingt-cinq ans).
À côté des soins (dispensés) aux malades fréquentant le centre, les Centres
GHESKIO assurent la formation du personnel médical et paramédical qui
participent à des activités similaires à la leur au niveau de la province et
de la capitale, précise la responsable adjointe des Centres GHESKIO. Ces
derniers conduisent aussi la recherche opérationnelle, ajoute Marie Carmel
Deschamps.
« Actuellement, nos services sont gratuits. Nous avons non seulement un site
au boulevard Harry Truman, mais nous avons aussi un autre site - que nous
avons offert il y a peut être un peu plus d’un an - à Tabarre, du côté de
l’aéroport. En plus de ce deux sites qui sont nos bases, nos points de base,
nous avons aussi des sites sentinelles que nous avons développés avec le
MSPP, le PEPFAR et le Fonds mondial, dans le cadre de la prise en charge des
activités de prévention à travers le pays ».
Le sida continue à gagner du terrain dans tous les pays de l’Amérique latine
et de la Caraïbe. C’est seulement en Haïti qu’elle a régressé. C’est ce qu’a
révélé une étude publiée en juillet 2006 par la prestigieuse revue
américaine « Science ». Toutefois, cette même étude a montré que
quatre-vingt-cinq pour cent des PV-VIH dans la Caraïbe se concentrent en
Haïti et en République Dominicaine. [vs gp apr 07/12/07 19 :00]
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Cet article fait partie d’une série intitulée « Nou tout konte » et réalisée avec le concours du Fond des Nations-Unies pour la Population (UNFPA). Dans ce cadre, des chroniques radios hebdomadaires sont également diffuées sur Radio Kiskeya suivant l’horaire ci-dessous :
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