Par Cindy Drogue
Montrouis (Haïti), 04 déc. 07 [AlterPresse] --- C’est dans une pinède en bord de mer, dans une ambiance douce et ensoleillée au Kaliko Plage aux alentours de Montrouis (une centaine de km au nord de Port au Prince), qu’a débuté le dimanche 2 décembre, un séminaire sur le droit à la non-discrimination dans les systèmes onusien et interaméricain des droits humains, a constaté l’agence en ligne AlterPresse.
Pendant cinq jours, le réseau national de défense des droits humains (Rnndh), la commission interaméricaine des droits humains (Cidh), le service International pour les droits humains (Ishr) et la fondation suédoise pour les droits humains ont invité une trentaine de personnes de différentes organisations de la société haïtienne à venir débattre et participer à des conférences autour du thème central du droit à l’égalité dans les organes onusiens et interaméricains de défense des droits humains.
Avocats, juges, policiers, journalistes ainsi que de nombreuses représentantes et de nombreux représentants d’organisations sociales haïtiennes engagées dans la défense des droits de la personne (droit des femmes, des handicapés, des enfants par exemple) sont les diverses participantes et divers participants au séminaire qui prendra fin le vendredi 7 décembre 2007.
Dans une grande salle de travail, la première journée de travail le lundi 3 décembre a été ponctuée en trois temps.
« C’est après la seconde guerre mondiale, après l’holocauste, que l’humanité a voulu placer le droit à l’égalité au cœur du fonctionnement de l’Organisation des Nations-Unies », souligne le professeur Bernard Duhaime.qui essayait de répondre à la question de savoir si la non discrimination est un droit fondamental.
La notion de non discrimination revêt un paradoxe, aux yeux de Duhaime, professeur en droit international à l’Université du Québec à Montréal (Uqam) et principal dirigeant de la clinique internationale de défense des droits humains de l’Uqam (Ciddhu).
« Certaines mesures, certains instruments sont adoptés pour un groupe particulier (femmes, handicapés, réfugiés...), ce qui, de fait, rend ce groupe particulier », argumente Bernard Duhaime.
Andréa Roca, officier [de service] au Service international pour les droits humains et Izméne Zarifis, fonctionnaire à la Cidh, ont respectivement décrit les mécanismes de protection du droit à la non-discrimination dans le système international et interaméricain des droits humains.
Au cours d’un atelier, les participantes et participants ont pu appréhender et mieux comprendre les organes de traités de l’Organisation des Nations Unies (Onu). Etant entendu que pour chacun des principaux traités relatifs au droit de l’homme un comité est établi afin de surveiller le respect et l’application par les Etats signataires.
Pour ce qui est d’Haïti, le pays a ratifié le pacte sur les droits civils et politiques, la convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedaw) en 1980, la convention sur les Droits de l’Enfant (Crc) et la convention sur l ’élimination de toutes formes de discrimination raciale.
Ceci sous entend que la république d’Haïti s’engage, non seulement à modifier toute loi ou disposition réglementaire, coutume ou pratique qui constitue une discrimination, mais aussi à présenter des rapports au comité de surveillance des conventions. Haïti semble visiblement un très mauvais élève puisque, à ce jour, elle n’a rendu que très peu de rapports. [cd rc apr 04/12/2007 11:00]